Les Etats-Unis ont annoncé dimanche soir qu'ils apportaient leur soutien à l'opposition syrienne unifiée après l'accord obtenu à Doha entre la plupart des composantes de l'opposition au gouvernement du président syrien Bachar Al-Assad. Nous avons hâte de soutenir la Coalition nationale qui ouvre la voie à la fin du régime sanglant d'Assad et à l'avenir de paix, de justice et de démocratie que mérite le peuple entier de la Syrie, a déclaré le porte-parole adjoint du Département d'Etat Mark Toner dans un communiqué. Les Etats-Unis ont félicité les groupes d'opposition pour cet accord et ont remercié le Qatar pour son soutien. Nous travaillerons avec la Coalition nationale pour faire en sorte que notre aide humanitaire et pacifique réponde aux besoins du peuple syrien, a ajouté le porte-parole. Après d'épuisantes négociations menées depuis jeudi dernier, sous l'égide du Qatar et de la Ligue arabe, des formations de l'opposition syrienne ont ratifié à Doha un accord sur la constitution d'une Coalition nationale regroupant la plupart des composantes de cette opposition. Les composantes de l'opposition syrienne ont signé hier, avant l'aube, à Doha un accord pour constituer une coalition unifiée appelée à accélérer la chute du régime de Bachar Al-Assad. Les négociations étaient menées depuis jeudi dernier, sous l'égide du Qatar et de la Ligue arabe. L'accord sur une Coalition nationale syrienne des forces de l'opposition et de la révolution répond aux vœux de pays arabes et occidentaux de voir l'opposition unie au sein d'une instance exécutive susceptible de traiter avec la communauté internationale et de canaliser les aides. Il a été signé par cheikh Ahmad Moaz Al-Khatib, qui venait d'être élu président de cette instance, et Georges Sabra, chef du Conseil National Syrien (CNS), qui en devient la principale composante. Reunion ministérielle à la Ligue arabe La Ligue arabe s'est réunie, hier, après-midi au Caire au niveau ministériel pour des discussions centrées sur la Syrie après l'accord survenu pour unifier l'opposition au régime de Damas. Les ministres des Affaires étrangères, ou leurs représentants, des pays membres de l'institution panarabe ainsi que l'émissaire international pour la Syrie Lakhdar Brahimi se sont retrouvés vers 17H00 locales (15H00 GMT) au siège de l'institution panarabe au Caire. Le nouveau chef de la coalition syrienne élargie de l'opposition, Ahmad Moaz Al-Khatib, s'est rendu au Caire en compagnie du Premier ministre du Qatar, Hamad Ben Jassem Al-Thani. Selon ce dernier, la présence de cheikh Khatib au siège de la Ligue arabe est un premier pas sur la voie d'une reconnaissance internationale de la nouvelle coalition. M. Brahimi et son adjoint Nasser Al-Qidwa ont rencontré le secrétaire général de la Ligue arabe Nabil Al-Arabi avant la réunion, a indiqué un responsable de l'organisation. A l'heure où nous mettons sous presse, aucune information officielle n'a filtré sur cette réunion, nous y reviendrons dans notre prochaine édition. Violents raids aériens dans le nord et combats à Damas Sur le terrain, la violence demeure toujours le maître-mot du quotidien d'un pays en proie depuis mars 2011 à une révolte populaire devenue conflit armé et qui a fait plus de 37 000 morts, selon l'OSDH toujours. Hier, l'aviation syrienne a intensifié,ses raids contre des bastions rebelles dans le nord du pays, tandis que les troupes au sol étaient aux prises avec des insurgés notamment dans les quartiers sud de Damas, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH). Dans le Golan, où pour la première fois depuis quatre décennies, Israël, qui occupe une partie du plateau, a tiré dimanche des coups de semonce, les combats entre rebelles et soldats se poursuivaient lundi, selon l'OSDH. Les chasseurs-bombardiers ont mené cinq raids sur Maaret Al-Noomane, dans la province d'Idleb (nord-ouest), où rébellion et armée se disputent une portion d'une autoroute stratégique menant à Alep (nord), larguant plusieurs barils remplis d'explosifs, a précisé Rami Abdel Rahmane, président de l'OSDH. Les hélicoptères de l'armée ont en outre survolé des zones au sud et à l'ouest de la ville de Rass Al-Aïn, à proximité de l'un des deux postes-frontières vers la Turquie encore contrôlés par l'armée, selon lui. L'armée de l'air a également largué des bombes sur la Ghouta orientale, la campagne qui borde Damas, cible en outre de roquettes de l'artillerie, a indiqué l'ONG qui s'appuie sur un large réseau de militants et de médecins en Syrie. A Damas même, des violents combats se déroulaient dans le quartier de Tadamoun (sud) et aux abords du camp palestinien de Yarmouk, tuant cinq civils, selon l'ONG, qui fait état de l'arrivée d'importants renforts de l'armée, notamment des chars à Tadamoun. Dans le nord du pays, plusieurs quartiers de la métropole commerçante d'Alep étaient en proie aux combats et aux bombardements de l'artillerie, poursuit l'OSDH. A Homs, la capitale de la révolution dans le centre du pays, où les troupes mènent depuis deux semaines une offensive visant à reprendre le contrôle de quartiers aux mains des rebelles, combats et bombardements étaient également en cours, rapporte l'ONG. Et à la frontière jordanienne, l'OSDH a fait état de bombardements et de combats dans la province de Deraa (sud), où deux gardes-frontières ont été tués. Avant-hier, 104 personnes ont péri dans les violences en Syrie.