Des milliers de manifestants chiites rassemblés dans un village proche de la capitale Manama ont réclamé vendredi le départ du Premier ministre, un oncle du roi en poste depuis 1974, selon des témoins. "Dégage Khalifa", a scandé la foule en référence à cheikh Khalifa ben Salmane Al-Khalifa, oncle du roi Hamad ben Issa Al-Khalifa. "Nous ne voulons pas d'un gouvernement désigné, nous voulons un Premier ministre qui soit au service du peuple", a lancé devant les manifestants cheikh Ali Salman, chef du Wefaq, le principal mouvement de l'opposition chiite.L'opposition demande que le Premier ministre soit issu de la majorité parlementaire et non plus désigné parmi les membres de la famille royale sunnite des Al-Khalifa, qui gouvernent ce petit pays à majorité chiite. Cheikh Salman a demandé aux manifestants de ne pas scander de slogans appelant à la chute de la dynastie des Al-Khalifa, réclamée par les franges les plus radicales de l'opposition chiite. Ce rassemblement est le premier autorisé par les autorités depuis l'interdiction fin octobre des manifestations au nom de la préservation de la "paix civile". Cheikh Salman a souligné que le droit de manifester pacifiquement était garanti par les conventions internationales et a réclamé la réouverture de la Place de la perle, épicentre de la contestation au début de la révolte en février 2011. Bahreïn est secoué depuis début 2011 par un mouvement de contestation, animé par des chiites qui réclament une monarchie constitutionnelle. Selon la Fédération internationale des droits de l'Homme (FIDH), au moins 80 personnes ont trouvé la mort depuis le début de cette révolte.