Le pouvoir en Syrie a mis en garde contre l'utilisation par les rebelles d'armes chimiques dans le conflit et répété que ses troupes ne recouraient jamais à ces armes, dans des lettres adressées à l'ONU et citées samedi par les médias officiels. "Le ministère des Affaires étrangères met en garde contre l'utilisation par les groupes terroristes d'armes chimiques contre le peuple syrien. Il déplore l'inaction de la communauté internationale après la récente prise de contrôle par un groupe terroriste d'une usine privée fabriquant du chlore toxique à l'est d'Alep" (nord), indiquent notamment les missives. Le ministère fait allusion à l'usine syro-saoudienne SYSACCO qui fabrique de la soude caustique et du gaz chlorhydrique, prise cette semaine selon des se trouve près de la localité de Sfire, dans une zone agricole. Il y a eu dans le passé de nombreuses plaintes d'agriculteurs car l'usine polluait l'eau. Mercredi, un groupe de rebelles avait posté une vidéo où l'on voyait des hommes masqués montrant des bouteilles de chlorure de potassium et puis versant ce produit dans un bocal où se trouvent deux lapins qui meurent peu après. Dans les mêmes lettres adressées au Conseil de sécurité de l'ONU et au secrétaire général Ban Ki-moon, Damas réaffirme qu'il "n'utilisera jamais les armes chimiques, si elles existent, car il défend son peuple contre le terrorisme soutenu par des pays connus, Etats-Unis en tête". La communauté internationale a multiplié ces derniers jours les mises en garde au président Bachar al-Assad contre tout recours à des armes chimiques, des responsables américains s'exprimant sous le couvert de l'anonymat assurant que l'armée avait chargé avec du gaz sarin des bombes destinées à être larguées par avion. Ban Ki-moon avait estimé que le recours à ces armes serait un "crime scandaleux". George Sabra, chef du Conseil national syrien (CNS), principale composante de la Coalition de l'opposition, avait réclamé vendredi "des actes et pas seulement des paroles", en particulier face aux armes chimiques qui menacent, selon lui, "la sécurité mondiale". Le régime syrien avait déjà assuré qu'il n'utiliserait jamais, "si elles existent", d'armes chimiques contre son peuple. Toutefois, Moscou, son grand allié, a implicitement reconnu leur existence, affirmant qu'elles étaient "sous contrôle étroit". La Syrie est en proie depuis 20 mois à un conflit dévastateur déclenché par une révolte populaire qui s'est militarisée au fil des mois face à la répression menée par le régime. Plus de 42.000 personnes y ont péri, selon une ONG syrienne.