Le président burkinabè Blaise Compaoré, médiateur régional dans la crise malienne, a souhaité mercredi que le prochain gouvernement malien s'engage dans le "processus de paix" destiné à réunifier le Mali, dont le Nord est occupé par des groupes islamistes armés. Au lendemain de la démission du Premier ministre Cheick Modibo Diarra sous la pression des officiers putschistes de Bamako, Compaoré a déclaré, lors d'une conférence de presse à Koudougou (100 km à l'ouest de Ouagadougou): "nous avons d'abord été inquiets comme l'ensemble de la communauté internationale, parce que le processus qui a conduit au départ du Premier ministre n'a pas suivi les règles du droit". "Mais nous espérons que très bientôt un gouvernement sera mis en place et qu'il va s'atteler avec beaucoup de détermination à assurer un dialogue intérieur beaucoup plus fécond, à mobiliser réellement l'ensemble des composantes politiques et sociales du Mali pour gérer cette crise, mais aussi à se mettre à notre disposition dans le processus de paix", a-t-il expliqué. Selon lui, il s'agit de "dégager très rapidement un plan de paix pour amorcer une fin de cette crise, qui commence à vraiment durer", le nord du Mali ayant échappé au pouvoir central depuis avril. Médiateur pour la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao), M. Compaoré a engagé des négociations avec Ansar Dine, l'un des groupes islamistes occupant le Nord malien, et la rébellion touareg du Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA), alors que parallèlement se prépare une intervention armée africaine pour libérer la région. Nommé mardi soir, le nouveau Premier ministre malien, Diango Cissoko, doit former un gouvernement d'union nationale chargé notamment de "récupérer le Nord".