Le nouveau Premier ministre malien Diango Cissoko, nommé mardi après l'éviction de Cheick Modibo Diarra sous la pression d'officiers putschistes, a formé son gouvernement, selon un décret lu samedi soir soir à l'antenne de la télévision publique malienne. Le ministre de l'Economie, Tiénan Coulibaly, le ministre de la Défense, le colonel Yamoussa Camara, et le ministre des Affaires étrangères, Tiéman Coulibaly, membres du précédent gouvernement, restent en poste, selon ce décret du président par intérim Dioncounda Traoré. En plus de la Défense, l'ex-junte militaire, dirigée par le capitaine Amadou Haya Sanogo, à l'origine de la démission forcée de Cheick Modibo Diarra, conserve trois autres ministères, dont celui la Sécurité intérieure. Les trois régions du Nord du Mali, contrôlées depuis huit mois par des groupes islamistes armés liés à Al-Qaïda, sont davantage représentées, avec trois ministères supplémentaires. Par ailleurs, la nouvelle équipe gouvernementale comprend des représentants des principaux regroupements politiques maliens. M. Cissoko a été nommé mardi par le président Traoré après l'éviction de son prédécesseur, l'astrophysicien Cheick Modibo Diarra, sous la pression d'officiers putschistes menés par le capitaine Sanogo. Ces officiers avaient renversé le 22 mars le président Amadou Toumani Touré par un coup d'Etat ayant précipité la chute du nord du pays aux mains de groupes islamistes qui l'occupent entièrement depuis juin et y imposent une interprétation rigoriste de la charia. La communauté internationale, qui espère un "nouvel élan" à Bamako, avait appelé Diango Cissoko à former rapidement un véritable gouvernement d'union nationale pour mettre fin à la crise politique et faciliter ainsi une intervention armée internationale qui, avec l'aval de l'ONU, aura pour mission de libérer le Nord de l'emprise islamiste