Plusieurs ONG égyptiennes ont affirmé dimanche que le référendum de la veille sur un projet de Constitution controversé avait été entaché d'irrégularités, en demandant qu'un nouveau scrutin soit organisé. Le scrutin de samedi était "un référendum à la Moubarak", a affirmé lors d'une conférence de presse Bahey Eddine Hassan, du Centre du Caire pour les droits de l'Homme, faisant référence à l'ancien président renversé par une révolte populaire l'an dernier et aux élections frauduleuses sous son régime.. Hassan lisait un communiqué signé par plusieurs ONG, dont l'Organisation égyptienne des droits de l'Homme (EOHR) et le mouvement Shayfeencom ("Nous vous voyons"). Pendant le scrutin, des observateurs de la société civile ont été empêchés d'entrer dans des bureaux de vote, la supervision judiciaire n'était pas totale et des personnes se sont fait passer pour des magistrats, selon ces ONG. Des femmes ont également été empêchées d'entrer dans certains bureaux, d'après elles. "Le dépouillement s'est fait dans le noir", a aussi affirmé l'avocat Negad el-Borei lors de la même conférence de presse, en disant que des membres du Parti de la Liberté et de la Justice (PLJ) du président Mohamed Morsi avaient "orienté les électeurs" pour qu'ils votent oui. "Dans l'intérêt du consensus national", la commission électorale doit "reconnaître qu'elle n'a pas été capable (d'assurer) une bonne organisation et (qu'elle doit) refaire le référendum", a ajouté M. el-Borei. Près de la moitié des électeurs, soit 26 millions de personnes, ont été appelés à se rendre aux urnes samedi pour ce référendum au coeur d'une grave crise politique. Le reste du pays doit voter le 22 décembre. D'après le PLJ, le "oui" était en tête après cette première partie du vote. La commission électorale a indiqué que les résultats officiels ne seraient disponibles qu'une fois la seconde partie du scrutin terminée, et l'opposition a accusé les Frères musulmans de chercher à "truquer la volonté des électeurs".