Quelque 200 membres du Mouvement du 20-Février, né dans le contexte du Printemps arabe, se sont rassemblés dimanche à Rabat pour réclamer la libération des prisonniers politiques, et ont affirmé qu'un militant était injustement détenu depuis la semaine dernière. Les protestataires ont scandé des slogans demandant "liberté et dignité", et brandi des bannières, durant ce rassemblement organisé dans une banlieue de la capitale, sous la surveillance de nombreux policiers anti-émeutes. "Nous sommes ici pour demander la libération de Driss Bouterrada et la libération de tous les prisonniers politiques", a déclaré Khadija Ryadi, qui dirige l'Association marocaine des droits de l'Homme. Driss Bouterrada, un vendeur ambulant d'une trentaine d'années, est détenu dans une prison de Salé, ville jumelle de Rabat. Arrêté le 10 décembre, il a été accusé de trafic de drogue devant une cour de justice lundi. Selon Mme Ryadi, il est jugé sous de fausses accusations et n'a pas accès à un avocat, ajoutant qu'il était lié au 20-Février depuis l'apparition de ce mouvement l'an dernier dans le sillage du Printemps arabe. "Comme pour d'autres militants emprisonnés, son procès est injuste", a-t-elle dénoncé, faisant état de la détention actuellement de 50 à 60 militants. Les responsables du ministère de la Justice n'étaient pas joignables dans l'immédiat pour commenter ces informations. Le Mouvement de 20-Février a été créé en février 2011 par des jeunes réclamant des réformes, notamment davantage de justice sociale. Une coalition de 18 organisations de défense des droits de l'Homme a lancé début décembre une campagne à l'échelle nationale pour la libération des militants en prison, principalement des membres du mouvement.