Les enquêteurs russes ont indiqué dimanche qu'un problème du système de freinage semblait être à l'origine de l'accident du Tupolev qui s'est écrasé lors d'une atterrissage d'urgence samedi à Moscou, faisant cinq morts, selon un nouveau bilan. "L'avion s'est posé dans la bonne zone d'atterrissage, mais pour une raison indéterminée n'a pu s'arrêter sur la piste", a indiqué le directeur de l'Agence fédérale du transport aérien, Alexander Neradko, à la télévision. Le nombre limité de victimes est seulement dû au fait que l'appareil de la compagnie russe Red Wings, d'une capacité de 210 sièges, était vide, à l'exception de huit membres d'équipages qui revenait au pays après un vol à destination de la République tchèque. Une hôtesse de l'air, Tatiana Penkina, a succombé à ses blessures dimanche, portant à cinq le nombre de victimes, a indiqué le propriétaire de Red Wings, le milliardaire russe Alexandre Lebedev, sur son compte Twitter. Une source proche de l'enquête a confirmé l'hypothèse du défaut de freinage, écartant ainsi une éventuelle erreur de pilotage ou les mauvaises conditions météorologiques, deux pistes avancées dans un premier temps. "Selon des informations préliminaires, les pilotes ont utilisé tous les systèmes de freinage possibles de l'avion", selon cette source citée par l'agence Interfax. "Mais pour une raison qui reste à définir, l'appareil a continué son chemin sans s'arrêter. La cause la plus probable est un défaut sur l'inverseur de poussée ou les freins". Pour tenter d'établir avec précision la cause de l'accident, les enquêteurs vont examiner les données de la boîte noire du Tupolev-204, retrouvée samedi soir sur le site enneigé de l'accident. Une vidéo filmée avec un téléphone portable et disponible sur l'internet montre de gros morceaux de débris tombant sur l'autoroute et percutant les voitures lancées à pleine vitesse, obligeant leurs conducteurs à s'arrêter. L'avion s'est brisé en trois et a entraîné la fermeture temporaire de l'autoroute de Kiev et de Vnukovo, troisième aéroport de Moscou, où se trouve un terminal dédié au Kremlin. Alexander Lebedev, très critique vis-à-vis du Kremlin et propriétaires des journaux britanniques Evening Standard et The Independent, a affirmé que l'avion avait récemment fait l'objet d'un contrôle minutieux: "L'avion numéro 47 avait accumulé 8.500 heures de vol et subi son dernier contrôle le 23 novembre", a-t-il écrit sur son compte Twitter. Il a affirmé que les contrôleurs aériens avaient refusé dans un premier temps une autorisation d'atterrissage -- demandant aux pilotes d'effectuer plusieurs tours au-dessus de Vnoukovo -- un élément qui pourrait avoir joué un rôle dans la catastrophe. "Tous les appareils ont leurs limites, même quand ils sont neufs", a indiqué M. Lebedev. Les médias russes observent que les autorités se sont déclarées préoccupées par le système de freinage des Tupolev 204, avant même l'accident de samedi. Ils citent une lettre envoyée par l'autorité de sécurité aérienne Rossaviatsia au fabricant de Tupolev sur de possibles problèmes de freinage du Tu-204, après un incident la semaine dernière avec un appareil de ce type à l'atterrissage, en raison d'un problème sur l'inverseur de poussée de l'avion. Selon le site internet russianplanes.net, un autre avion Tupolev du même type avait été contraint d'effectuer un atterrissage d'urgence en 2009, à la suite d'un problème de moteur. Le Tu-204, modèle lancé en 1989, est un biréacteur moyen courrier d'une capacité de 210 passagers. Une cinquantaine de la version le plus moderne de cet appareil sont exploités en raison du faible nombre de commandes et de la nécessité de moderniser les moteurs.