Le président égyptien Mohamed Morsi s'est dit prêt à annuler l'état d'urgence décrété dimanche dans trois provinces secouées par des violences meurtrières, si l'état de la sécurité s'améliore, a annoncé mardi la présidence. M. Morsi s'est exprimé lors d'une réunion lundi soir avec des formations politiques, notamment islamistes, dans le cadre du dialogue national auquel il a appelé et que le Front du Salut national (FSN), principale coalition de l'opposition, a boycotté. En fonction de l'évolution de la situation, le président pourra "maintenir l'état d'urgence pour un mois, en réduire la durée, restreindre son application géographique ou l'annuler totalement", selon un communiqué. Cette décision interviendra la semaine prochaine lors d'une nouvelle réunion du dialogue national, précise le communiqué, ajoutant que "la présidence reprendra contact avec les forces politiques nationales absentes (de la réunion de lundi) pour les convaincre de se joindre" aux discussions. Plusieurs voix, notamment dans l'opposition et les organisations de la société civile, se sont élevées pour dénoncer avec force l'état d'urgence décrété dimanche. L'état d'urgence est en vigueur à Port-Saïd, Suez et Ismaïliya (nord-est), pour une période de 30 jours. Il est accompagnée d'un couvre-feu nocturne de 30 jours dans ces trois provinces de 21H00 à 06H00 locales (19H00 à 04H00 GMT). Les violences des derniers jours ont fait 52 morts, en très grande majorité à Port-Saïd et Suez, où l'armée a été déployée pour protéger les bâtiments publics et les installations stratégiques comme le canal de Suez.