Le président égyptien Mohamed Morsi s'est envolé mercredi matin pour Berlin où il effectuera une visite de quelques heures, axée sur la situation en Egypte, secouée par des troubles meurtriers, et la coopération bilatérale, a rapporté l'agence officielle Mena. M. Morsi a réduit sa visite, qu'il devait initialement prolonger jusqu'à jeudi, à quelques heures. Il s'agit de son premier déplacement en Allemagne depuis son accession au pouvoir en juin dernier, et une visite à Paris prévue vendredi a été reportée sine die alors que son pays traverse une nouvelle crise après plusieurs jours de violences meurtrières. Selon Mena, le chef de l'Etat doit s'entretenir à Berlin avec la chancelière allemande Angela Merkel et rencontrer des hommes d'affaires notamment. Peu avant son arrivée, le ministre allemand des Affaires étrangères, Guido Westerwelle, a prévenu que les aides financières allemandes à l'Egypte étaient tributaires de l'avancée de la démocratie dans ce pays. L'aide offerte par le gouvernement allemand "dépend des avancées de l'évolution démocratique en Egypte", a-t-il dit à la télévision allemande ARD. "Ces derniers jours, nous avons vu des images terribles, des images de violence et de destruction", a-t-il constaté, appelant "au dialogue" le gouvernement et l'opposition en Egypte, les incitant "à se rapprocher". M. Westerwelle a conseillé de faire preuve d'une "patience stratégique" avec l'Egypte: c'est-à-dire "que nous disions ce que nous avons à critiquer mais que nous ne coupions pas le fil du dialogue. "Le dialogue est la meilleure possibilité d'avoir de l'influence". La principale coalition de l'opposition, Front du salut national (FSN), a appelé les Egyptiens à manifester vendredi à travers le pays, après les violences des derniers jours. Ces violences ont fait 52 morts, en très grande majorité à Port-Saïd et Suez (nord-est), où l'armée a été déployée pour protéger les bâtiments publics et les installations stratégiques comme le canal de Suez.