Le ministre allemand des Affaires étrangères Guido Westerwelle a appelé vendredi à la fin des violences au Caire, où s'affrontent partisans et adversaires du président Mohamed Morsi, jugeant que « la révolution en Egypte est en danger ». «Nous adressons un appel urgent à la raison, à la modération et au dialogue à toutes les forces égyptiennes. La révolution en Egypte est en danger. La dynamique positive du changement pourrait se perdre », a estimé le ministre dans un communiqué. « Nous regardons ce qui se passe au Caire avec une grande inquiétude (...) Les violences des dernières nuits, qui ont fait des victimes et des centaines de blessés, ne doivent pas se reproduire », a-t-il poursuivi. Sept personnes ont été tuées dans les violences entre pro et anti-Morsi devant le palais présidentiel dans la nuit de mercredi à jeudi. Les deux camps se sont rejeté la responsabilité des affrontements. « Les forces politiques égyptiennes doivent se retrouver dans un dialogue, elle doivent mettre en place une feuille de route politique commune qui inclura tous les groupes de la société », a demandé M. Westerwelle. « Nous appelons le président à concrétiser son appel au dialogue avec une réelle volonté concrète de discuter », a-t-il poursuivi. Vendredi, la principale coalition de l'opposition égyptienne a annoncé qu'elle ne participerait pas au dialogue proposé la veille par le chef de l'Etat, en l'accusant d'ignorer ses demandes. Le Front du salut national (FSN), présidé par le Prix Nobel de la paix Mohamed ElBaradei, et qui comprend plusieurs groupes de l'opposition de gauche et libérale au président issu des Frères musulmans, estime qu'on ne lui offre pas les bases « d'un dialogue véritable et sérieux ». Le FSN réclame l'annulation du décret du 22 novembre par lequel le président a considérablement élargi ses pouvoirs, et du référendum prévu le 15 décembre sur un projet de Constitution très contesté.