Amnesty international a appelé lundi soir toutes les parties au conflit armé au Mali à veiller à la protection des civils, alors que les attaques militaires menées notamment par les forces françaises se poursuivaient pour le quatrième jour consécutif. Avec le soutien français, l'armée malienne a lancé une contre-offensive contre les groupes islamistes armés le 11 janvier, afin d'empêcher la conquête de villes du sud du pays. La directrice adjointe du programme Afrique d'AI, Paule Rigaud, a déclaré que l'ONG internationale est ‘‘très préoccupée'‘ par le fait que les combats pourraient conduire à des attaques aveugles ou illégales dans des régions où les membres des groupes islamistes armés se mêlent aux civils. ‘‘Les forces impliquées dans les attaques armées doivent à tous prix proscrire les bombardements aveugles et prendre toutes les mesures pour éviter les pertes civiles'‘, a-t-elle prévenu, dans une déclaration parvenue à l'APS. Après un repli stratégique, les djihadistes islamistes ont pris lundi la ville de Diabaly, à 400 km au nord de Bamako, la capitale. Auparavant, suite à une intensification de l'intervention, l'armée française a bombardé dimanche des positions des groupes armés dans le nord, à Gao et Kidal. Au moins six civils auraient été tués au cours des combats pour le contrôle de la ville de Konna, vendredi et samedi. Pour le responsable pour l'Afrique d'AI, la communauté internationale a la ‘‘responsabilité de prévenir une nouvelle flambée de violations au cours de cette nouvelle phase du conflit ‘‘. A cet effet, AI a exhorté la communauté internationale à soutenir le ‘‘déploiement immédiat d'observateurs des droits humains'‘, affirmant que ces observateurs doivent être chargés de surveiller notamment le recours aux enfants soldats, la protection du droit des enfants, les violences sexuelles et la protection des civils. L'ONG internationale exhorte aussi les forces françaises au Mali à ‘‘prévenir les civils le plus tôt possible de leurs attaques‘‘, et demande aux groupes armés de ‘‘ ne pas localiser d'objectifs militaires à proximité de biens civils'‘. ‘‘Les forces armées sont tenues, en vertu du droit international humanitaire, de prendre toutes les précautions nécessaires pour limiter les dommages causés aux civils'‘, prévient-elle, exhortant les groupes armés à ‘‘ne pas s'attaquer aux 13 otages qu'ils détiennent, parmi lesquels figurent six Français et quatre ressortissants algériens'‘. A la demande du gouvernement malien, la France a déployé depuis le 11 janvier 2013, quelque 550 soldats au Mali dans le cadre de l'‘‘Opération Serval'‘. Le 20 décembre 2012, le Conseil de sécurité des Nations unies a validé à l'unanimité une force africaine visant à ‘‘prendre toutes les mesures nécessaires'‘ pour libérer le nord du Mali des ‘‘terroristes, extrémistes et groupes armés'‘. Plusieurs pays ouest-africains, dont le Nigeria et le Niger, sont sur le point d'envoyer des troupes au Mali.