Les pays maghrébins doivent diversifier leurs relations commerciales, notamment avec les pays asiatiques pour réduire leur dépendance vis-à-vis de l'Europe, actuellement en pleine tourmente financière, ont souligné mardi à Alger les participants à un colloque sur les relations Maghreb-Asie.Les pays maghrébins doivent, selon des participants à ce colloque, organisé par la Confédération des cadres de la finance et de la comptabilité (CCFC), ''chercher d'autres marchés prometteurs autres que le marché européen''.''Le Maghreb a vu ses exportations diminuer à cause de la crise économique qui touche son partenaire traditionnel, l'Europe, ce qui l'oblige à s'orienter vers l'Asie, notamment la Chine, le Japon, la Corée et l'Inde'', a indiqué M. Zouhair Jied, expert tunisien.Ces puissances industrielles connaissent, en revanche, un développement constant et des taux de croissance à deux chiffres ces dernières années, qui leur permettent d'engager des nvestissements de plus en plus importants à l'extérieur avec une orientation volontaire vers l'Afrique, a-t-il expliqué.Pour lui, cette orientation pourrait s'effectuer par le renforcement des relations déjà existantes dans le domaine de la pétrochimique, de l'énergie et des phosphates, l'exportation vers l'Asie de produits à forte demande et surtout l'encouragement des investissements directs étrangers (IDE).''Cette coopération ne doit cependant pas faire des pays maghrébins un marché de consommation pour les produits asiatiques, mais doit être basée sur un partenariat gagnant-gagnant à travers des investissements et le transfert de savoir faire'', estiment d'autres experts.Les pays maghrébins doivent tirer profit des expériences de la Chine et du Japon surtout dans les domaines technologiques et de l'agriculture afin d'assurer leur développement, a souligné de son côté M. Ismail Debeche, président de l'association Algérie-Chine.Pour réaliser cet objectif, les participants à ce colloque ont appelé à une intégration économique maghrébine pour développer et renforcer davantage la coopération entre les deux ensembles."Les investisseurs asiatiques ne viennent pas investir dans ces pays s'ils ne présentent pas les caractéristiques d'un marché. Il faut que le marché soit important, d'où la nécessité d'une intégration régionale", a estimé Camille Sari, expert en finances à l'Institut euromaghrébin d'études et de prospectives.Le PIB des cinq pays maghrébins totalise quelque 350 milliards d'euros, soit l'équivalent de celui de la Grèce en proie à une grave crise financière, mais largement inférieur au PIB de la Chine ou du Japon.Ce ''qui démontre l'incapacité de ces pays à s'imposer comme partenaire régional fiable s'ils restent éparpillés'', explique M. Sari.Pour lui, il est irrationnel de rester dans la "logique du territoire" au moment où les autres pays du monde cherchent à s'unifier et à créer des alliances pour être en position de force.Présents à cette rencontre, les ambassadeurs de Chine, du Japon et de l'Inde en Algérie ont exprimé le souhait des entreprises de leurs pays à investir dans la région du Maghreb, notamment en Algérie, un marché relativement vierge et doté de potentialités considérables.Les entreprises japonaises sont prêtes à investir en Algérie tout en assurant le transfert technologique mais souhaitent, en contrepartie, bénéficier de certains avantages comme la création d'une zone franche, a indiqué l'ambassadeur du Japon en Algérie, M. Tsukasa Kawada.Les entreprises japonaises s'intéressent pour des investissement en Algérie notamment dans l'industrie, l'énergie solaire, la recherche scientifique et technologique.De son côté, Mme An Ging, représentant l'ambassade de Chine en Algérie, a réaffirmé la volonté de son pays de renforcer le soutien aux PME maghrébines.Enfin, l'Inde, pays déficitaire en matière d'énergie, veut conclure des partenariats dans ce domaine notamment avec l'Algérie et la Libye, dans la fabrication des médicaments ainsi que dans les services, selon l'ambassadeur de l'Inde en Algérie, M. Kuldeep S Bhardwaj.