La mort d'Abdelhamid Abou Zeïd, un des chefs au Mali d'Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), semblait se confirmer lundi, l'armée française la qualifiant de "probable" et un membre d'Aqmi l'ayant admise, mais celle d'un autre dirigeant islamiste, Mokhtar Belmokhtar, restait incertaine. La mort au cours de combats dans le nord-est du Mali d'Abou Zeïd et de Belmokhtar dit "Le Borgne", tous deux Algériens, avait été annoncée par le Tchad en fin de semaine dernière. Sous couvert d'anonymat, un jihadiste d'Aqmi a lui aussi déclaré lundi qu'Abou Zeïd était bien mort mais il a démenti le décès de Mokhtar Belmokhtar, selon l'agence mauritanienne d'informations en ligne Sahara Médias (privée). Abou Zeïd a été tué "par un bombardement aérien français dans les montagnes" des Ifoghas (nord-est du Mali) "et non par les Tchadiens" qui étaient "à plus de 80 km" lors du bombardement, affirme ce jihadiste qui a l'habitude d'écrire pour des sites jihadistes, selon Sahara Médias. Il a en revanche démenti la mort de Mokhtar Belmokhtar, "pour la simple raison qu'il se trouve dans la région de Gao (dans le nord du Mali, mais plus au sud du massif des Ifoghas) où il mène les combats contre l'ennemi". "Il est bien vivant, il n'a pas été tué par les Tchadiens", dit le jihadiste cité par Sahara Médias. Selon lui, Mokhtar Belmokhtar va publier "une déclaration dans un proche avenir pour démentir les allégations mensongères du président tchadien (Idriss Deby Itno) renégat". La mort d'Abou Zeïd, annoncée par le président tchadien, est "probable" mais la France n'a pas de "certitude" faute d'avoir récupéré le corps, a de son côté déclaré le chef d'état-major des armées françaises, l'amiral Edouard Guillaud. Concernant Belmokhtar, il a dit être "d'une extrême prudence". Le ministre algérien de l'Intérieur, Dahou Ould Kablia, a refusé de confirmer ou d'infirmer leur mort, estimant que c'était à la France et au Mali de le faire. Abou Zeïd et Mokhtar Belmokhtar, issus des groupes islamistes qui ont terrorisé l'Algérie dans les années 1990, ont été ensuite à la tête de leurs katibas (unités combattantes) respectives les maîtres d'oeuvre d'Aqmi au Mali, où ils se sont implantés, au Niger et en Mauritanie. Ils y ont commis de nombreux enlèvements et exécutions d'Occidentaux, attentats ou tentatives d'attentats, s'y sont également livrés à divers trafics, dont celui de la drogue.