La presse tunisienne s'impatientait mardi face aux "laborieux" pourparlers sur la formation d'un nouveau gouvernement dirigé par l'islamiste Ali Larayedh, ministre de l'Intérieur sortant, nommé il y a dix jours pour sortir le pays d'une profonde crise politique. "Les tractations relatives à la composition de la nouvelle équipe gouvernementale sont pour le moins laborieuses", relève le journal Le Temps, alors qu'une réunion prévue lundi après-midi entre les différents partis a été reportée à mardi. Le journal relève que "l'accouchement est difficile malgré un début de consensus sur le programme d'action". Annoncée pour la fin de la semaine dernière, puis pour lundi et désormais pas avant mercredi par différents responsables de partis politiques, la composition du gouvernement doit être légalement achevée avant le 8 mars. Mais face à la profonde crise politique déclenchée par l'assassinat le 6 février de l'opposant anti-islamiste Chokri Belaïd, la classe politique --le parti islamiste Ennahda en tête-- avait promis de faire vite "Aussi longues qu'elles puissent être des négociations doivent aussi savoir se conclure. Passée une certaine limite, le risque est pour elles de céder la place à un jeu qui installe tout le monde dans l'indécision", relève le quotidien La Presse. M. Larayedh n'a donné presque aucun détail sur les pourparlers en cours depuis sa nomination le 22 février pour remplacer le Premier ministre démissionnaire Hamadi Jebali, entré en conflit avec son propre parti, Ennahda. Ses pourparlers visent à inclure dans le gouvernement, outre Ennahda et ses deux alliés actuels, les partis de centre-gauche Ettakatol et le Congrès pour la République (CPR), au moins deux autres formations. Si le parti islamiste a cédé sur un point clé en acceptant la semaine dernière que les ministères régaliens soient confiés à des indépendants, des désaccords subsistent aussi bien sur le programme du gouvernement que sur les personnalités qui doivent le composer.