L'islamiste tunisien Ali Larayedh, dont le gouvernement doit être approuvé par les députés, s'est dit déterminé mardi à ce que son cabinet achève sa mission avant la fin de l'année en sortant la Tunisie de sa profonde crise politique. "Ce gouvernement est pour une période courte, de neuf mois environ, car nous sommes déterminés à ce que le gouvernement achève sa mission à la fin 2013 au maximum", a déclaré M. Larayedh, du parti islamiste Ennahda, principale force politique tunisienne. Il s'est fixé comme priorités notamment de "réussir l'organisation des élections dans les plus brefs délais", d'"instaurer la sécurité" au moment où le pays est déstabilisé par les violences sociales, politiques et islamistes, et de "continuer de relever l'économie, l'emploi et de lutter contre la hausse des prix". M. Larayedh espère ainsi surmonter l'incapacité de l'Assemblée nationale constituante à achever la rédaction de la Constitution qui bloque la tenue des élections et la mise en place d'institutions stables deux ans après la révolution de janvier 2011. Cette paralysie a été aggravée par l'assassinat le 6 février de l'opposant Chokri Belaïd, dont la mort a entraîné la chute du précédent cabinet. Les autorités ont accusé la mouvance islamiste radicale de ce meurtre. Par ailleurs, le chômage et la misère, déjà au coeur de la révolution de 2011, sont à l'origine de violences régulières. Mardi matin, un vendeur ambulant s'est immolé par le feu à Tunis, où il est hospitalisé avec de graves blessures. C'est ce même geste désespéré qui avait déclenché le soulèvement de 2011 ayant fait tomber le régime de Zine El Abidine Ben Ali. Après de longues négociations et faute d'avoir trouvé un consensus plus large, M. Larayedh a reconduit la coalition malaisée entre les islamistes et deux partis laïcs tout en l'élargissant à des indépendants. Cette équipe devrait obtenir sans mal la confiance des députés, qui devraient voter mardi ou mercredi.