Le gouvernement syrien a demandé mercredi aux Nations unies d'enquêter sur l'utilisation d'armes chimiques par l'opposition armée près d'Alep, dans le nord du pays, a annoncé l'ambassadeur syrien à l'ONU Bachar Jaafari. "Le gouvernement syrien a demandé au secrétaire général (de l'ONU Ban Ki-moon) de fournir de l'aide pour former une mission technique spécialisée, indépendante et neutre, afin d'enquêter sur des attaques par des groupes terroristes en Syrie utilisant des armes chimiques contre des civils", a déclaré l'ambassadeur. Le terme "terroristes" est généralement utilisé par Damas pour désigner l'opposition armée. Selon M. Jaafari, les opposants ont utilisé ces armes chimiques à Khan al-Assal, près d'Alep. Il a rappelé que Damas avait "averti en décembre dernier (l'ONU) de la possibilité que des groupes terroristes aient recours à des armes chimiques et tentent ensuite d'accuser le gouvernement d'utiliser du matériel chimique". Le porte-parole de l'ONU Martin Nesirky a indiqué que l'ONU "avait désormais reçu une demande écrite des autorités syriennes et l'étudiait". Le régime de Bachar al-Assad et l'opposition s'accusent mutuellement d'avoir fait usage d'armes chimiques. L'opposition affirme notamment que le régime a eu recours à ces armes à Khan al-Assal et à Atayba, à l'est de Damas. La Russie, alliée de Damas, tout comme l'Iran, a dit avoir "reçu des informations" selon lesquelles des rebelles ont utilisé des armes chimiques lors d'une attaque mardi dans la province d'Alep, qui a fait --selon un bilan officiel-- 31 morts. Les Etats-Unis ont dit ne "disposer d'aucune preuve pour soutenir les accusations" contre les rebelles, tout en mettant en garde le régime contre un tel usage. L'ambassadeur américain en Syrie Robert Ford, qui n'est plus en poste, l'a répété mercredi devant la Chambre des représentants à Washington, soulignant que son pays "examin(ait) très attentivement ces informations et (était) en consultations avec (ses) partenaires dans la région et avec la communauté internationale". Des diplomates du Conseil de sécurité de l'ONU se montraient très prudents mercredi sur ces accusations des deux camps. "Nous n'avons tout simplement aucune information permettant de corroborer, vérifier ou confirmer" ces allégations, a déclaré l'un d'eux. Selon Martin Nesirky, si l'utilisation d'armes chimiques par l'un ou l'autre camp était avérée, il s'agirait d'un "crime monstrueux", mais l'ONU n'est pas en mesure de le confirmer.