Le régime et l'opposition syriens ont demandé mercredi à la communauté internationale d'agir pour interdire le recours aux armes chimiques, dont ils s'accusent mutuellement d'avoir fait usage. "Les appels lancés par des pays européens et la Ligue arabe pour armer les groups terroristes ont encouragé ces groupes à aller de l'avant et à commettre leur crime odieux mardi", écrivent les Affaires étrangères syriennes dans un message adressé à l'ONU "sur l'usage d'armes chimiques par les rebelles". Le ministère "réitère les engagements de la Syrie de ne pas faire usage d'armes chimiques, si elles existent, contre son peuple", et affirme qu'elle "continuera de pourchasser les terroristes et ceux qui les soutiennent, par attachement à la sécurité de son peuple". Dans cette lettre, la Syrie "demande à la communauté internationale d'agir avec sérieux et fermeté pour interdire à ces groupes terroristes de poursuivre leurs crimes dangereux contre le peuple syrien". Pour sa part, la Coalition de l'opposition, le plus important regroupement anti-Assad, accuse le régime de "poursuivre ses crimes contre le peuple syrien" et demande " une enquête complète internationale et l'envoi d'une équipe sur place". "Le gouvernement intérimaire (qui doit être mis en place par les rebelles) se déclare prêt à recevoir une telle délégation et à la conduire sur les sites concernées afin de déterminer les responsables de ces crimes et les poursuivre en justice", a-t-elle assuré dans un communiqué. L'opposition accuse le régime d'avoir eu recours aux armes chimiques à Khan al-Assal à Alep (nord) et à Atayba à l'est de Damas. "Bien que les armes chimiques soient prohibées internationalement, il y a de plus en plus de preuves que le régime les utilisent". La Russie, pays allié du président Bachar al-Assad, tout comme l'Iran, ont repris à leur compte les accusations du régime syrien, en disant avoir "reçu des informations" selon lesquelles des rebelles ont utilisé des armes chimiques lors d'une attaque mardi dans la province d'Alep (nord), qui a fait selon un bilan officiel 31 morts. Les Etats-Unis ont dit ne "disposer d'aucune preuve pour soutenir les accusations" sur le recours des rebelles aux armes chimiques, tout en mettant en garde le régime contre un tel usage.