Les chefs des armées d'Afrique de l'Ouest ont appelé samedi à régler la question de Kidal, ville du nord du Mali où le MNLA refuse la présence de l'armée malienne, se demandant si ce mouvement rebelle doit désormais être "considéré comme ennemi". "Nous avons abordé la question de Kidal", a déclaré le général Soumaïla Bakayoko, chef d'état-major de l'armée ivoirienne, à l'issue d'une réunion à Abidjan avec une demi-douzaine de ses homologues de la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao). "Nous avons fait des recommandations (qui seront transmises aux dirigeants de la région, ndlr) pour souhaiter que cette question soit réglée (...) à un niveau politique", a-t-il indiqué devant la presse. "Dans le concept d'opération initial" de la Mission internationale de soutien au Mali (Misma, force africaine), le Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA) "n'était pas considéré comme ennemi dès le départ", a-t-il rappelé. "S'il y a des changements en la matière, cela doit être signifié aux militaires que nous sommes pour pouvoir mener les actions nécessaires", a souligné le général ivoirien, dont le pays préside actuellement la Cédéao. "La situation de Kidal mérite éclaircissement et que décision soit prise pour définir une fois pour toutes la position des uns et des autres afin que les élections (...) puissent se dérouler dans les meilleures conditions", a-t-il affirmé en référence à la présidentielle qui, selon Bamako, doit se tenir en juillet sur l'ensemble du territoire. La rébellion touareg laïque et autonomiste du MNLA contrôle Kidal avec le Mouvement islamique de l'Azawad (MIA), groupe dissident des islamistes armés d'Ansar Dine. Le MNLA et le MIA y refusent toute présence de l'armée et de l'Etat maliens. La réunion de samedi était centrée sur la future intégration de la Misma (6.300 hommes, d'Afrique de l'Ouest et du Tchad) au sein de la mission des Nations unies créée fin avril par une résolution de l'ONU pour stabiliser le nord du Mali. La force onusienne (Minusma) doit compter 12.600 Casques bleus et se déployer à partir du 1er juillet si la situation sécuritaire le permet. "Rien ne s'oppose" à son déploiement, a assuré le général Bakayoko. Selon lui, malgré une série d'attentats-suicides dans le Nord, "la situation sécuritaire sur le terrain n'est pas du tout alarmante" comme elle l'était en janvier au moment où l'armée française est intervenue, en soutien à l'armée malienne, pour chasser les islamistes liés à Al-Qaïda qui occupaient cette région depuis 2012.