Les monarchies du Golfe ont annoncé dimanche qu'elles envisageaient de prendre "des mesures contre les intérêts" du Hezbollah chiite libanais en représailles à son intervention armée dans le conflit syrien. "Il a été décidé d'envisager de prendre des mesures contre les intérêts du Hezbollah dans les pays du Conseil de coopération du Golfe (CCG)", a déclaré le secrétaire général du groupe, Abdellatif Zayani, au terme d'une réunion ministérielle des pays membres à Jeddah, dans l'ouest de l'Arabie saoudite. M. Zayani, qui s'exprimait lors d'une conférence de presse, n'a pas précisé la nature des mesures à prendre ou des intérêts du Hezbollah dans les riches monarchies pétrolières du Golfe. Le ministre d'Etat bahreïni aux Affaires étrangères, Ghanem al-Bouainain, dont le pays assure la présidence du CCG, a qualifié le Hezbollah de groupe "terroriste". "C'est une organisation terroriste (...) pour les pays du CCG", a-t-il dit. Néanmoins, placer le Hezbollah sur la liste des groupes terroristes du CCG "est une question technique et juridique qui nécessite plus d'étude", a-t-il précisé. Le CCG réunit l'Arabie saoudite, Bahreïn,les Emirats arabes unis, le Koweït, Oman et le Qatar. Au début de la réunion, M. al-Bouainain a plaidé pour une "action commune"des monarchies du CCG afin de "mettre fin aux agressions contre le peuple syrien", en référence à l'Iran et au Hezbollah, principaux soutiens du régime de Bachar al-Assad, qui "interviennent aujourd'hui par les armes dans la crise syrienne". Dans leur communiqué final, les pays du CCG ont stigmatisé "la flagrante immixtion du Hezbollah en Syrie" et appelé "à la neutralité du Liban dans les combats en Syrie". Ils ont par ailleurs réitéré leur soutien à la Coalition de l'opposition syrienne. Le Hezbollah a dépêché des centaines d'hommes armés en Syrie pour combattre aux côtés de l'armée de Bachar al-Assad à Qousseir, théâtre d'une bataille acharnée depuis deux semaines entre le régime et la rébellion, alors que se multiplient les efforts diplomatiques pour tenter de mettre fin au conflit, qui a fait plus de 94.000 morts depuis mars 2011.