Le ministre saoudien des Affaires étrangères, le prince Saoud Al-Fayçal, a appelé mardi les monarchies du Golfe à se mobiliser pour aider les Syriens à "se défendre" face au régime de Damas. "Le Conseil de coopération du Golfe (CCG) doit se mobiliser (...) pour que le peuple syrien puisse se défendre face à la machine de mort et de destruction du gouvernement", a-t-il déclaré. Le ministre, qui s'adressait à ses pairs du CCG (Emirats, Bahreïn, Oman, Qatar et Koweït) réunis à Jeddah, dans l'ouest de l'Arabie, n'a pas précisé par quel moyen il entendait aider les Syriens à se défendre. Le prince Saoud, dont le pays est très critique à l'égard du régime du président Bachar al-Assad, a déploré la poursuite des "tueries et des mauvais traitements infligés aux civils" en Syrie. Le quotidien syrien Al-Watan, proche du pouvoir, avait accusé lundi les dirigeants saoudiens de "comploter" contre la Syrie en transformant le Liban en un "tremplin" pour attaquer le pays. Il avait en particulier accusé le prince Saoud Al-Fayçal d'"envoyer des armes aux combattants et mercenaires qu'il finance dans le nord du Liban" où des affrontements entre Libanais pro et anti-Assad ont fait 14 morts samedi et dimanche. Le ministre a par ailleurs exhorté les autres monarchies du CCG à aider économiquement le Yémen, un pays voisin dont la transition politique est mise à rude épreuve en raison de ses sérieuses difficultés économiques, aggravées par une catastrophe humanitaire et la forte présence d'Al-Qaïda. Lors d'une réunion des Amis du Yémen en mai à Ryad, l'Arabie saoudite s'était engagée à apporter au Yémen une aide de 3,25 milliards de dollars sur les 4 milliards promis par les donateurs. "Il faut traduire le soutien politique (exprimé lors de cette réunion) en un soutien économique qui aidera le gouvernement d'entente nationale à rétablir la stabilité, relancer l'économie et assurer les services publics", a dit le prince Saoud. Il a par ailleurs déclaré que le projet d'union des monarchies du CCG, proposé en décembre par Ryad et pressenti pour regrouper dans un premier temps l'Arabie saoudite et Bahreïn, avait été renvoyé à la prochaine réunion ministérielle du CCG en septembre. Selon lui, "il est opportun de donner le temps qu'il faut" aux Etats membres pour qu'ils préparent leurs remarques sur "les amendements proposés au statut du CCG", groupe régional créé en 1981, pour le transformer en une union. Les dirigeants des pays du CCG, réunis le 11 mai en sommet consultatif à Ryad, avaient décidé de poursuivre l'étude du projet d'union.