L'ancien international algérien, Rabah Madjer, a appelé lundi à Alger à revenir au modèle appliqué lors de la réforme sportive (1977) pour sortir le sport algérien en général et le football en particulier, "du marasme" dans lequel ils se débattent."On veut instaurer un professionnalisme à l'Européenne, alors qu'après trois saisons de son application en Algérie, les résultats laissent toujours à désirer. Je ne crois d'ailleurs pas que les choses vont évoluer dans le bon sens d'ici peu, pour la simple raison qu'on a délaissé nos traditions footballistiques", a déclaré Madjer lors du forum de DK News."En 1977, on avait attaché les clubs aux sociétés économiques, une politique qui avait donné ses fruits dans toutes les disciplines durant les années 1980 en particulier, mais au lieu de continuer dans cette voie, on a plutôt opter pour d'autres systèmes qui ont fini par tuer le sport algérien", a-t-il ajouté.Le désengagement des entreprises publiques en début des années 1990 s'est répercuté sur le sport algérien, dont les résultats sur le plan international ont beaucoup reculé, selon Madjer, qui espère toutefois, que la récente décision de Sonatrach, la grande entreprise algérienne des hydrocarbures, de racheter quatre clubs de l'élite (MC Alger, CS Constantine, JS Saoura et MC Oran) soit étendue aux autres clubs.Le professionnalisme, aux yeux de l'ancienne star du FC Porto, est aussi "un changement dans les mentalités". Il n'a pas caché, à ce titre, sa déception vis-à-vis de la propagation du phénomène de la violence dans les stades."En Algérie, on n'accepte plus les défaites, et c'est ce qui a entraîné un climat de tension dans toutes les rencontres, et tout cela, s'est répercuté sur le comportement des supporters dans les tribunes", a-t-il regretté."Si je deviens président de la FAF, j'opérerais un changement radical"Se sentant concerné par le devenir du football algérien, Madjer a réitéré son "entière disponibilité" à contribuer dans "la résurrection" du sport roi dans le pays, promettant même "un changement radical" dans le cas où il héritait d'un poste de responsabilité dans le football ou le sport algérien en général.Une éventualité que l'homme écarte "pour le moment", estimant "qu'il y a une volonté de la part de certaines personnes de barrer la route aux anciens joueurs"."Qu'on le veuille ou non. Le football reviendra un jour aux footballeurs. Ce n'est qu'à ce moment-là, qu'on pourra aspirer à la renaissance de notre sport roi. Malheureusement, dans l'état actuel des choses, je ne peux rien faire, ni moi ni les anciennes gloires du football algérien, car on est tout simplement marginalisés", a-t-il dénoncé.Madjer se veut comme preuve "l'absence d'aucun ancien joueur de renom dans l'encadrement techniques des différentes sélections nationales", ajoutant qu'il est encore plus difficile d'aspirer à un poste de responsabilité au niveau des structures footballistiques algériennes."Il n y a qu'à rappeler qu'au cours des précédentes élections de la fédération algérienne de football (FAF), il n'y avait qu'un seul candidat (Mohamed Raouraoua, ndlr), pour se rendre compte que tout le monde savait que les dés étaient jetés d'avance", a-t-il dit.