Le ministre des affaires étrangères russe et le vice-premier ministre syrien se rencontrent lundi à Moscou au lendemain de violents combats et bombardements qui ont touché plusieurs localités syriennes causant la mort de dizaines de personnes. Alors que les violences ne faiblissent pas depuis mars 2011, Moscou, une des dernières capitales à soutenir le régime syrien auquel elle vend des armes, reçoit lundi le vice-premier ministre syrien Qadri Jamil qui doit s'entretenir avec le ministre des Affaires étrangères Sergei Lavrov. Dimanche, 23 civils ont perdu la vie à Ariha dans le nord-ouest du pays et 49 rebelles à Adra en périphérie de Damas. Dans un village côtier, treize membres d'une même famille, dont six enfants ont été tués par une milice pro-régime et leurs corps ont été retrouvés dimanche dans leur maison de Bayda, près de Banias, a rapporté l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH). "Les miliciens pro-régime ont voulu venger leurs morts en tuant cette famille", a précisé Rami Abdel Rahmane, directeur de l'OSDH, rappelant que quatre supplétifs des forces du régime avaient été tués dans la région le même jour. La Syrie est en proie depuis mars 2011 à un conflit déclenché par une révolte pacifique qui s'est transformée en insurrection armée face à la répression menée par le régime de Bachar al-Assad. Plus de 90 personnes ont péri dimanche dans les violences, selon le décompte quotidien de l'OSDH, qui estime que plus de 100.000 personnes ont été tuées en 28 mois de guerre en Syrie. Dans la province d'Idleb (nord-ouest), le centre-ville d'Ariha a été visé par un bombardement. Vingt-trois personnes ont trouvé la mort dans cette attaque qualifiée de "massacre horrible" par un groupe de militants. Les forces du régime se trouvent à la périphérie d'Ariha et maintiennent trois barrages à l'intérieur, tandis que les rebelles ont pris position dans plusieurs parties de la ville et tentent d'en prendre le contrôle, a indiqué l'OSDH qui s'appuie sur un large réseau de militants et de sources médicales et militaires. Dans la province de Hama, le village de Souran, aux mains des rebelles, a été la cible d'un bombardement causant la mort de sept personnes. Plusieurs localités dans et autour de la capitale syrienne ont également été concernées par des violences. A Adra, à la périphérie nord-est de Damas, 49 rebelles, le chef des opérations de la Garde républicaine et plusieurs de ses hommes ont trouvé la mort dans des affrontements entre les deux camps. Selon l'agence officielle Sana, l'armée a "capturé plusieurs terroristes du Front Al-Nosra, dont certains sont étrangers", à l'ouest de Adra, alors qu'ils tentaient de se rendre à la Ghouta orientale, fief rebelle à la périphérie est de Damas. Dans le sud de Damas, à Yarmouk, six personnes ont été tuées dans un bombardement et des affrontements. Des "armes chimiques" ont été utilisées dans les bombardement sur cette ville a affirmé dans un communiqué la Coalition syrienne de l'opposition s'appuyant sur des vidéos postées par des militants. A Alep, des combats intenses ont éclaté à l'aube près de l'aéroport international et de la base aérienne de Nairab dont les rebelles tentent de prendre le contrôle, dans l'objectif selon eux d'empêcher le régime de mener des raids aériens. Un an tout juste après le début d'une importante offensive rebelle sur cette ville, les rebelles "ne sont pas parvenus à leur objectif de prendre la contrôle de la capitale commerciale syrienne", soulignait dimanche le quotidien Al-Watan, proche du pouvoir. A Ras al-Aïn (nord), des jihadistes ont relâché quelque 300 civils kurdes qu'ils avaient capturés en représailles à l'arrestation d'un de leur commandant par des combattants kurdes. Dans ce lieu de passage stratégique vers la Turquie, pris par les combattants kurdes il y a quelques jours, un mortier tiré par des combattants jihadistes a fait un mort et un blessé. A Khan al-Assal dans la province d'Alep, les rebelles ont continué d'avancer sur les positions loyalistes après trois jours de combats et les affrontements ont causé la mort de trois rebelles et trois soldats. En marge de ces violences, le chef de l'opposition syrienne en exil, Ahmad Jarba, a annoncé que les monarchies du Golfe envisagent la création d'un fonds de 400 millions de dollars pour aider la Coalition syrienne de l'opposition, sans précisions sur les modalités de mise en place ou de financement de ce fonds.