De violents combats entre soldats et rebelles se déroulaient, hier, près de Damas et dans les provinces d'Idleb et d'Alep, au lendemain d'un appel de l'émissaire international Lakhdar Brahimi à un cessez-le-feu, selon une ONG syrienne. Après une rencontre avec M. Assad, M. Brahimi a appelé avant-hier, les belligérants à prendre une décision unilatérale d'arrêter les hostilités à l'occasion de l'Aïd Al-Adha et pour que cette trêve soit respectée à partir d'aujourd'hui ou de demain. Les forces du régime de Bachar Al-Assad bombardaient à l'artillerie des localités près de Damas où sont retranchés les rebelles, comme Harasta, Zamalka et Irbine, et tentaient de les prendre d'assaut, a précisé l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH). Des avions militaires survolaient ces localités en proie à des combats. L'armée loyaliste, appuyée par les chars, a pénétré dans la localité d'Artouz, également proche de Damas, tuant deux civils et un rebelle, a précisé cette ONG qui se base sur un important réseau de militants et de médecins sur place. Des bombardements sur la localité de Otaya, également dans la province de Damas, ont fait deux morts, dont une femme. Dans la province d'Idleb (nord-ouest), les combats se poursuivaient près de la base militaire de Wadi Deif, assiégée depuis plusieurs jours par les rebelles qui tentent de la prendre, ainsi que dans le sud de Maaret Al-Noomane et dans la localité de Hich, a poursuivi l'OSDH. Cette base est située à la périphérie est de la ville stratégique de Maaret al-Noomane bombardée depuis l'aube par les troupes du régime. La prise le 9 octobre de cette cité a permis aux rebelles de couper le principal axe routier utilisé par l'armée pour envoyer les renforts dans le Nord. Cet axe Damas-Alep permettait aussi d'acheminer des renforts dans la ville d'Alep, où des combats se poursuivaient dans les quartiers de Midane, Salaheddine et dans ceux de la vieille ville. Cinq civils ont été tués par des tireurs embusqués dans le quartier de Bab Jenine, selon l'ONG. Plus au sud à Homs, des combats se déroulaient dans la ville de Qousseir. A Deraa, berceau de la contestation dans le sud du pays, un soldat a été tué dans une attaque menée par des rebelles contre un barrage à Naïmé. Ces violences surviennent au lendemain d'une nouvelle journée sanglante au cours de laquelle 173 personnes au moins ont péri - 65 civils, 62 soldats et 46 rebelles-, selon l'ONG, le bilan des soldats tués devenant de plus en plus lourd ces dernières semaines. Dans la matinée d'avant-hier, un attentat a visé pour la première fois le quartier chrétien de la vieille ville de Damas, faisant au moins 13 morts et 29 blessés, selon Sana. La hiérarchie chrétienne et une grande partie de cette communauté ont pris position en faveur du régime de Bachar Al-Assad. Parallèlement, des affrontements entre armée et rébellion faisaient rage dimanche matin dans la banlieue proche de Damas, ainsi qu'à Alep (nord), deuxième ville de Syrie, théâtre de violents combats depuis trois mois, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH). Au total, dimanche, au moins 55 personnes ont péri à travers le pays, selon l'OSDH. En 19 mois d'affrontements, les violences ont fait 34'000 tués, affirme l'ONG, proche de la résistance.