Le Qatar, principal soutien des Frères musulmans en Egypte, s'est inquiété mercredi du maintien en détention du président Mohamed Morsi, déposé par l'armée. Doha s'est dit "surpris par le maintien en détention du président élu Mohamed Morsi avec les risques que cela comporte pour la glorieuse révolution du 25 janvier" 2011, qui a renversé le régime de Hosni Moubarak, dans un communiqué du porte-parole du ministère des Affaires étrangères. Le riche Etat du Golfe a exprimé son "inquiétude" face à la vague de violences entre partisans et adversaires de M. Morsi, qui a fait plus de 150 morts depuis les manifestations massives réclamant son départ fin juin. Une sortie de crise en Egypte passe par "un règlement politique, fondé sur le dialogue dans le cadre de l'unité nationale. Et cela ne peut se faire en l'absence de l'une des parties et le maintien en détention de ses dirigeants", a-t-il ajouté en référence aux dirigeants des Frères musulmans, arrêtés après l'éviction de M. Morsi. Les partisans de Mohamed Morsi, déposé par l'armée le 3 juillet, réclament son retour, faisant valoir qu'il est le premier président égyptien élu démocratiquement. Ses adversaires estiment qu'il s'est disqualifié par un exercice du pouvoir au profit de son seul camp et que l'ampleur des manifestations contre lui a traduit sa perte de légitimité. Le nouveau pouvoir n'a donné aucun écho aux demandes des Etats-Unis et de l'Union européenne de libérer M. Morsi, se bornant à assurer qu'il était bien traité.