Les services de sécurités libyens ont découvert une voiture piégée près d'un hôtel de luxe de la capitale où logent souvent des diplomates et hommes d'affaires étrangers, a annoncé mardi le porte-parole du ministère de l'Intérieur. Selon Rami Kaal, les services de sécurité ont repéré lundi soir un véhicule suspect sans plaques d'immatriculation, garé près des barrières de sécurité de l'hôtel Radisson Blu. A l'intérieur, ils ont découvert 12 engins explosifs artisanaux liés par un fil électrique ainsi que dix bidons d'essence, de 7 litres chacun. M. Kaal, cité par l'agence libyenne Lana, a précisé qu'une équipe de déminage avait pu désamorcer le dispositif qui devait être actionné à distance. Mardi dernier, un autre hôtel, le Corinthia, a été visé par une roquette qui a raté sa cible et qui a atteint un appartement dans le centre-ville sans faire de victimes. Les pays occidentaux ont été visés par plusieurs attaques en Libye depuis la chute du régime de Mouammar Kadhafi en 2011, notamment dans l'est du pays, bastion de la révolution et fief de groupes islamistes armés. Le 11 septembre, une attaque contre le consulat américain à Benghazi avait tué l'ambassadeur des Etats-Unis en Libye, Chris Stevens, et trois autres Américains. Plus récemment, un attentat à la voiture piégée contre l'ambassade de France à Tripoli a fait deux blessés parmi les gendarmes français le 23 avril. L'Est libyen a été meurtri aussi par une vague d'assassinats et d'attaques ciblant des juges, des militaires et des policiers ayant servi sous le régime déchu. Ces violences se sont intensifiées ces derniers temps, avec notamment l'assassinat vendredi à Benghazi, chef lieu de l'Est libyen, de Abdessalem al-Mesmari, un avocat et militant politique, ainsi que de deux officiers de la police et de l'armée. Ces attaques ont provoqué la colère de la population et des manifestants ont défilé à Benghazi et Tripoli contre les partis politiques, accusés d'être responsables de l'instabilité et d'entraver la transition.