Un second tour de la présidentielle au Mali opposera Ibrahim Boubacar Keïta, cacique de la vie politique arrivé largement en tête du premier tour du 28 juillet avec 39,2% des voix, à Soumaïla Cissé, économiste qui a obtenu 19,4%, selon les résultats officiels publiés vendredi. Ce second tour doit avoir lieu le 11 août, ce qui laisse à peine neuf jours aux deux candidats pour mener leur campagne dans un pays qui a été déstabilisé par un an et demi de crise politico-militaire. Le candidat du plus grand parti malien, l'Alliance pour la démocratie au Mali (Adéma), Dramane Dembélé, arrive en troisième position avec près de 9,6%, selon le ministre de l'Administration territoriale (Intérieur), le colonel Moussa Sinko Coulibaly. Le quatrième, Modibo Sidibé, un ancien Premier ministre comme Ibrahim Boubacar Keïta, obtient près de 4,9% des suffrages. Et les 24 autres candidats du premier tour - y compris un qui s'était retiré de la course avant le scrutin - se partagent les voix restantes. Sur 6.829.696 inscrits, le nombre de votants a été de 3.520.242 (dont 403.532 bulletins nuls), soit un taux de participation de 51,5%, exceptionnel pour le Mali où la participation à ce type de scrutin n'avait jamais dépassé 38%. Des "tendances" portant sur un tiers des bulletins données le 30 juillet par le colonel Coulibaly faisaient état d'une "large avance" d'Ibrahim Boubacar Keïta, 68 ans, face à son principal rival Soumaïla Cissé, 63 ans. "Si ces écarts sont confirmés, il n'y aura pas de deuxième tour", avait affirmé le colonel Coulibaly, ce qui avait provoqué l'indignation du camp de Soumaïla Cissé. Le parti de M. Cissé, l'Union pour la République et la démocratie (URD), avait de son côté dénoncé mercredi "un bourrage d'urnes" et affirmé qu'un second tour était "sûr à 100%" entre les deux candidats favoris. Il avait réclamé la démission du colonel Coulibaly, accusé d'avoir outrepassé son rôle.