Des opposants à l'intérieur de la Syrie ont accusé à leur tour le régime du président Bachar al-Assad d'avoir utilisé des armes chimiques dans la banlieue de Damas et dénoncé un "crime odieux". "L'utilisation d'armes chimiques contre les civils est un tournant important dans le conflit sanglant. Tous ceux qui ont contribué à ce crime odieux doivent être sanctionnés. Le régime en assume en premier lieu la responsabilité", estime dans un communiqué le Comité de coordination pour le changement national et démocratique (CCCND, opposition tolérée par le régime). "Le crime (d'usage d'armes chimiques) a été perpétré dans un secteur contrôlé par les hommes armés de l'opposition et pendant un bombardement de ce secteur par les forces gouvernementales", ajoute le communiqué lu par un membre du CCCND lors d'une conférence de presse à Damas. Le CCCND, qui regroupe des partis nationalistes arabes et kurdes, a cependant rejeté "toute agression militaire" menée par les Etats-Unis et leurs alliés contre la Syrie. "Cette agression militaire serait dans l'intérêt des forces extrémistes qui participent au conflit sanglant et ne servirait ni le changement démocratique espéré ni l'édification d'un Etat civil et démocratique", affirme le communiqué. "Nous faisons pression pour que cette agression soit annulée, qu'une solution politique soit présentée et pour qu'un accord américano-russe soit conclu pour tenir la Conférence de Genève", a indiqué aux journalistes un membre du CCCND, Rajaa Nasser. Accusant le régime syrien d'avoir tué des centaines de personnes aux gaz toxiques le 21 août près de Damas, le président américain Barack Obama a demandé le feu vert du Congrès américain pour des frappes punitives en Syrie.