L'émissaire international Lakhdar Brahimi s'est entretenu hier à Damas avec l'opposition intérieure, mais les principaux groupes hostiles au régime rejettent tout règlement ne prévoyant pas le départ de Assad. En ce jour de Noël, le pape Benoît XVI a appelé, lors de sa bénédiction «Urbi et Orbi» les belligérants syriens à faire «cesser l'effusion de sang», à «faciliter les secours» et à «chercher une solution politique au conflit» qui déchire le pays depuis plus de 21 mois. A Manama, les dirigeants des monarchies du CCG (Arabie saoudite, Bahreïn, Emirats arabes unis, Koweït, Oman et Qatar) ont souhaité que la transition politique en Syrie soit accélérée, au terme de leur sommet annuel, et invité la communauté internationale à «agir rapidement pour mettre fin à ces massacres». Selon un responsable de l'opposition syrienne intérieure, Hassan Abdel Azim qui dirige le Comité de coordination pour le changement national et démocratique (CCCND), l'émissaire de l'ONU doit rester en Syrie jusqu'à dimanche «pour essayer de mettre en application un consensus international afin de résoudre la crise». «Nous avons compris que M. Brahimi devrait avoir d'autres réunions avec les responsables syriens (...) et il y a grand espoir que cela aboutisse à des accords ou à des avancées positives» a déclaré pour sa part à la presse Raja al-Nasser, secrétaire du bureau exécutif du Cccnd Ce comité regroupe des partis nationalistes arabes, kurdes, socialistes et marxistes. Il refuse toute idée d'intervention militaire étrangère en Syrie et n'a pas rallié la Coalition de l'opposition. «La seule issue est un gouvernement transitoire, disposant de tous les pouvoirs, qui conduira le pays à bon port (...) La solution politique est la seule issue et cela passe par la constitution d'un nouveau régime démocratique à la place du régime actuel», a ajouté M.Al-Nasser. Des informations publiées par le quotidien français Le Figaro lundi ont fait état d'un accord entre Russes et Américains sur la constitution d'un gouvernement de transition ayant tous les pouvoirs et le maintien de Bachar Al Assad jusqu'au terme de son mandat en 2014 avec l'impossibilité pour lui de se représenter pour un nouveau mandat. Elles ont suscité la colère des organisations qui combattent sur le terrain. Les comités locaux de coordination (LCC), regroupant les militants animant la contestation du régime sur le terrain, ont affirmé hier dans un communiqué, «qu'après avoir eu vent de certaines fuites concernant la solution proposée par Brahimi, ils rejettent toute initiative qui forceraient les Syriens à choisir entre un compromis injuste ou la poursuite des crimes par le régime». Ils insistent sur le fait que «Assad et tous les responsables politiques, militaires et sécuritaires doivent quitter le pouvoir» et refusent toute éventuelle immunité qui serait accordée aux piliers de ce régime. Les Frères musulmans, qui représentent une force prépondérante dans l'opposition, vont dans la même sens, évoquant un «complot» contre le pays. «Nous tenons pour responsables le Conseil de sécurité et toutes les organisations internationales pour les crimes contre l'humanité commis par Bachar Al Assad et ses gangs», ajoutent-ils dans un communiqué rejetant «tous les rapports internationaux présentant la révolution sous les couleurs du confessionnalisme».