Le président iranien Hassan Rohani a dénoncé lundi "un complot" occidental favorable à Israël contre le monde arabo-musulman qui dépasserait selon lui le conflit en Syrie. L'instabilité régnant "en Libye, en Tunisie, en Egypte, au Yémen, à Bahreïn et en Syrie" sont "des éléments d'un seul complot" pour "renforcer le pouvoir d'Israël" et "affaiblir le front de la résistance contre l'Occident et Israël", a-t-il déclaré lors d'une rencontre avec des hauts responsables des Gardiens de la révolution, l'armée d'élite du régime iranien. "Nous savons bien que le conflit (en Syrie) ne concerne pas une personne ou un président, ou une faction qui prendrait le pouvoir", a-t-il ajouté dans un discours télévisé. "Il est tout à fait clair que l'Occident a (pris) une décision pour la région entière car il ne l'accepte pas dans sa situation actuelle", a-t-il dit. En 2011, Téhéran avait salué le Printemps arabe, voyant dans ces mouvements populaires la marque d'un "réveil islamique". L'Iran, principal allié régional de la Syrie, se considère avec Damas, le parti chiite libanais Hezbollah et le mouvement palestinien Hamas, comme l'axe de la résistance face à l'Etat hébreu, que la République islamique ne reconnaît pas. Téhéran a multiplié les mises en garde contre une déstabilisation de la région face aux menaces de frappes militaires en réaction à une attaque à l'arme chimique attribuée à Damas. La Syrie est en proie depuis mars 2011 à une révolte populaire hostile au régime devenue une guerre civile ayant fait plus de 110.000 morts, que le pouvoir assimile à un complot international contre son pays. Concernant l'avenir de Bachar al-Assad, Hassan Rohani a répété que l'Iran accepterait "celui que les citoyens syriens éliront" à la présidentielle prévue en 2014. Le 17 juin, il avait affirmé que le gouvernement syrien devait "être respecté par les autres pays jusqu'aux prochaines élections", ajoutant: "ensuite c'est le peuple qui décidera". Le président Rohani a également affirmé que "les Gardiens (de la révolution) et l'Iran ne veulent pas avoir la domination militaire dans la région". De son côté, le commandant Mohammad Ali Jafari, le chef des Gardiens, a averti que ses troupes "feront leur devoir" en cas d'action militaire en Syrie. "Si les Etats-Unis mènent une action militaire en Syrie, ils auront de nombreux problèmes et les Gardiens feront leur devoir", a-t-il affirmé, cité par les médias locaux, sans autre précision. Téhéran a toujours démenti avoir déployé des forces en Syrie ou fournir des armes aux troupes du président Assad, assurant n'avoir envoyé que des "conseillers".