Huit membres présumés d'une filière jihadiste entre la France et le Pakistan, dont des Français d'origine marocaine ou pakistanaise, ont été condamnés lundi à Paris à des peines de 18 mois à huit ans de prison. Le groupe jugé pour "association de malfaiteurs en vue de préparer des actes terroristes" s'était donné pour but de favoriser le recrutement en France, la formation physique et idéologique et l'envoi au Pakistan de jeunes volontaires pour le jihad armé. Le tribunal correctionnel de Paris a ainsi condamné Mohamed Niaz Abdul Raseed, ressortissant indien de 24 ans et considéré comme le chef du groupe, à huit ans de prison et à une interdiction définitive du territoire français. La justice a en outre prononcé une peine de cinq ans d'emprisonnement à l'encontre de Charaf-Din Aberouz, Français d'origine marocaine de 27 ans, et de Saad Rajraji, Franco-marocain de 24 ans, présentés comme "les bras droits, les lieutenants" de Mohamed Niaz et "les émirs" du groupe. Charaf-Din Aberouz est l'un des deux candidats au jihad qui avaient été interpellés le 25 janvier 2011 par les autorités pakistanaises à l'aéroport de Lahore où ils étaient attendus par un "facilitateur d'Al-Qaïda" qui devait les conduire vers un camp d'entraînement au jihad armé. Son compagnon de voyage, Zohab Ifzal, Français d'origine pakistanaise de 24 ans, a été condamné à 42 mois de prison dont 18 mois avec un sursis simple. Il avait été "désigné volontaire" par le groupe pour ce départ, même s'il avait des convictions radicales, avait reconnu le procureur dans ses réquisitions. Parmi les autres prévenus, Larossi Abballa, 22 ans, a été condamné à trois ans de prison dont six mois avec sursis, Emirhan Deniz Sogut, 22 ans, à trois ans de prison dont un an avec sursis et Rédouane Ghandi, 26 ans, à 18 mois avec sursis. Enfin, le tribunal a condamné Yoan Glet, 31 ans, en fuite à l'étranger, à une peine de 18 mois de prison assortie d'un mandat d'arrêt.