Les dirigeants da la Coordination de l'opposition démocratique (COD) de Mauritanie, ont en majorité décidé de boycotter les élections législatives et locales du 23 novembre, à l'exception de l'influent parti islamiste Tewassoul, a annoncé vendredi la COD dans un communiqué. "Le conseil des présidents de la COD s'est réuni jeudi soir pour débattre des élections. Dix partis ont décidé de les boycotter, le parti Tewassoul a décidé d'y participer" indique le texte. Les partis de la majorité du président Mohamed Ould Abdel Aziz et ceux de l'opposition avaient entamé des pourparlers lundi à Nouakchott sur l'organisation de ces élections, suspendus mercredi à la suite d'un désaccord sur un report de deux semaines proposé par la majorité présidentielle. Le président de la délegation de la COD, Mohamed Ould Moloud, avait éxigé jeudi "la suspension de l'agenda électoral unilatéral initié par le pouvoir" pour la reprise du dialogue. "Il faut donner le temps à la mise en place de l'accord en vue, dont des réaménagements des lois et l'audit du fichier électoral, mais cela doit necessairement rester dans la limite qu'impose les prochaines présidentielles prévues en avril 2014", a-t-il souligné. Son homologue de la majorité présidentielle, Mohamed Yahya Ould Horma avait rejeté cette option, estimant qu'un "report sine die des élections est injustifiable et ne saurait être accepté par la majorité". "L'opération est lancée pour le 23 novembre, c'est définitif", a-t-il dit, accusant la COD d'avoir "rejeté en bloc un projet d'accord soumis par la majorité" dont une proposition d'un report de "deux semaines au moins" des élections. Dans la foulée, le parti au pouvoir, l'Union pour la République (UPR), a publié jeudi soir la liste de ses candidats aux municipales du 23 novembre. La période de dépôt des listes pour les municipales doit s'achever vendredi soir, selon la Commission électorale nationale indépendante (céni). Les dernières élections législatives et locales en Mauritanie remontent à 2006, deux ans avant le coup d'Etat de Mohamed Ould Abdel Aziz, un ancien général élu président en 2009 dans des conditions contestées par l'opposition. La tenue de ces scrutins a été reportée à plusieurs reprises en raison des profonds désaccords entre le pouvoir et l'opposition sur leur organisation.