Neuf "terroristes" ont été tués lors d'une opération militaire dans la région de Béja en Tunisie et deux tonnes de matières explosives saisies, selon le ministère de la Défense cité par l'agence officielle TAP. Les neuf membres du groupe "terroriste" ont été tués au mont Taouyer, dans la zone où deux gendarmes tunisiens ont été abattus jeudi par des combattants armés, selon le porte-parole du ministère, Taoufik Rahmouni. Dans la matinée,le ministère de l'Intérieur avait fait état de quatre "terroristes" tués. L'agence TAP indique, citant la même source, qu'un autre combattant s'est rendu et que deux tonnes de matières explosives ont été saisies dans un village voisin. La TAP n'apporte cependant aucune précision sur la nature de ces explosifs, et le ministère de la Défense n'était pas joignable samedi en début d'après-midi. Selon M. Rahmouni, les opérations militaires lancées jeudi se poursuivaient samedi, l'aviation menant des vols de reconnaissance dans la région. L'armée a également procédé à des tirs d'artillerie contre des cibles "suspectes". Le groupe accusé d'avoir tué les deux gendarmes et blessé un troisième au mont Touayer, dans le district de Goubellat de la région de Béja (70 km à l'ouest de Tunis), serait composé d'une vingtaine d'homme. Avant l'attaque de jeudi, les autorités, confrontées à l'essor de la mouvance jihadiste armée depuis la révolution de 2011, n'avaient pas fait état de la présence de combattants clandestins dans cette zone, alors qu'une quinzaine de militaires et gendarmes ont été tués ces derniers mois à la frontière avec l'Algérie. Les forces tunisiennes peinent notamment depuis des mois à neutraliser un groupe présenté comme lié à Al-Qaïda au mont Chaambi, près de la frontière algérienne. Les syndicats des forces de l'ordre se sont plaints à de nombreuses reprises du manque de moyens disponibles pour lutter efficacement contre cette menace. Signe de ce malaise, des policiers et gendarmes ont empêché samedi, en manifestant, le Premier ministre Ali Larayedh et le président Moncef Marzouki d'assister à la cérémonie officielle rendant hommage aux gendarmes tués. La Tunisie, qui peine à se stabiliser depuis la révolution de janvier 2011 qui a renversé le président Zine El Abidine Ben Ali, est plongée dans une profonde crise politique depuis la fin juillet et l'assassinat du député Mohamed Brahmi, attribué à un commando jihadiste. L'opposition reproche en particulier au gouvernement dirigé par les islamistes d'Ennahda d'avoir fait preuve de laxisme face à la mouvance salafiste.