La tenue d'une conférence de paix sur la Syrie en novembre semble de plus en plus compromise, après la réaffirmation du groupe des "Amis de la Syrie" d'une mise à l'écart de Bachar al-Assad dans toute solution politique, une condition dont le régime refuse d'entendre parler. Dans le cadre des efforts de l'ONU pour préparer cette conférence dite de Genève-2 et maintes fois reportée, le médiateur international Lakhdar Brahimi poursuivait mercredi en Jordanie une tournée régionale. Il tiendra en outre début novembre avec des responsables américain et russe une nouvelle réunion pour préparer cette conférence visant à trouver une issue à un conflit qui a fait plus de 115.000 morts selon une ONG syrienne. Le secrétaire au Foreign Office William Hague, qui présidait mardi la réunion à Londres des pays "amis de la Syrie" soutenant l'opposition, n'a pas cependant caché "les immenses difficultés" à surmonter avant la convocation de "Genève-2", espérée d'ici fin novembre. Outre M. Hague, la rencontre regroupait notamment les chefs de la diplomatie des Etats-Unis, de la France, d'Allemagne, d'Arabie saoudite, du Qatar, de la Turquie et de l'Egypte. Le communiqué final rappelle que cette conférence doit être l'occasion "de former un gouvernement de transition doté de pleins pouvoirs exécutifs". "Quand le gouvernement de transition sera établi, Assad et ses proches (...) ayant du sang sur les mains n'auront aucun rôle à jouer en Syrie", dit-il, dans des efforts clairs pour convaincre l'opposition, profondément divisée, de participer à Genève-2. Le président de la Coalition de l'opposition syrienne Ahmad Jarba, présent à la réunion, a de son côté prévenu qu'il n'y aurait "pas de négociations" sans garantie que Genève-2 serve à assurer "une transition de tous les pouvoirs avec toutes ses institutions (...) et le départ du tueur" Assad. Selon lui également, la conférence ne peut réussir sans la mise en place de "corridors humanitaires pour les secteurs assiégés" comme ceux tenus par les rebelles en banlieue de Damas ou dans la vieille ville de Homs (centre), ainsi que la "libération, avant le début des négociations, des femmes et enfants détenus" par le régime