La police tunisienne a arrêté samedi dix militants présentés comme membres du mouvement jihadiste interdit Ansar Asharia dans la ville du Kef (nord-ouest), déclenchant des heurts avec les partisans des suspects, a indiqué le ministère de l'Intérieur. Les arrestations des membres présumés d'Ansar Asharia, considéré comme le principal mouvement jihadiste de Tunisie et classé organisation terroriste par les autorités, ont eu lieu à l'aube. Les heurts se sont produits quelques heures plus tard, lorsque des partisans des détenus, selon un communiqué du ministère de l'Intérieur, ont jeté des pierres sur un commissariat de la garde nationale et brûlé des pneus à ses abords. La police est alors intervenue pour les disperser à l'aide de gaz lacrymogènes. Le ministère n'a pas donné de bilan de ces affrontements. La Tunisie est déstabilisée depuis la révolution de janvier 2011 par l'essor de la mouvance jihadiste. Le pays, dirigé par les islamistes du parti Ennahda, est en outre plongé dans une profonde crise politique paralysant les institutions depuis la fin juillet et l'assassinat d'un opposant attribué à un groupe jihadiste lié à Ansar Asharia. Cette organisation dirigée par un vétéran d'Al-Qaïda, n'a cependant jamais revendiqué d'actions violentes, ni aucun des affrontements avec les forces tunisiennes qui ont fait une trentaine de morts au sein de la police et l'armée depuis le début de l'année. La Tunisie est par ailleurs confrontée à une grogne sociale grandissante, l'économie étant en berne. Des heurts en marge de grèves cette semaine ont fait une cinquantaine de blessés dans les rangs de la police.