Le Premier ministre tunisien a annoncé l'arrestation de quelque 200 islamistes d'Ansar Ashariaa lors de heurts avec la police ayant suivi l'interdiction d'un congrès de ce mouvement salafiste. Il a fait acte de fermeté à l'égard de ce groupe, qu'il a qualifié dimanche de "terroriste". "Ce groupe exerce la violence, s'oppose à l'Etat et se rebelle", a accusé le chef du gouvernement dans le quotidien "Al-Hayat". En réponse, "nous allons y faire face avec une extrême fermeté, mais dans le cadre de la loi. Nous serons inflexibles", a prévenu Ali Larayedh, un ancien ministre de l'Intérieur et membre influent du mouvement Ennahda, qui dirige le gouvernement. Des heurts ont opposé dimanche à Tunis la police et les partisans d'Ansar Ashariaa, faisant un mort et une quinzaine de blessés. Les salafistes protestaient contre l'interdiction du rassemblement annuel d'Ansar Ashariaa prévu à Kairouan (à 150 kilomètres de Tunis). Des centaines de salafistes avaient érigé des barricades avec des pneus en feu, incendié des voitures et remplacé un drapeau tunisien par un drapeau noir d'Al-Qaïda. La police a répliqué avec des tirs de sommation et de gaz lacrymogènes, puis a déployé des blindés et des bulldozers pour disperser les militants et détruire les barricades.
"Menace pour la sécurité" Le ministère de l'Intérieur avait interdit vendredi le rassemblement de Kairouan en expliquant que le mouvement salafiste "fait preuve de mépris envers les institutions de l'Etat, incite à la violence contre elles et représente une menace pour la sécurité publique". Ansar al Charia soutient ouvertement Al Qaïda. Elle est considérée comme l'organisation islamiste la plus radicale apparue en Tunisie depuis la "révolution du jasmin" qui a renversé le régime du président Zine Ben Ali.