Déclaration - Le parti au pouvoir s'est clairement positionné par rapport aux jihadistes de Ansar Ashariaa. Le Premier ministre tunisien a qualifié de «terroriste» le groupe salafiste Ansar Ashariaa, jugé responsable des heurts, hier, dimanche, à Tunis, qui ont fait un mort et une quinzaine de blessés après l'interdiction du congrès de ce mouvement à Kairouan. «Ansar Ashariaa est une organisation illégale qui défie et provoque l'autorité de l'Etat», a déclaré M. Larayedh à la télévision publique en marge d'un déplacement au Qatar. Ce groupe «est en relation et est impliqué dans le terrorisme», a ajouté ce haut responsable du parti islamiste Ennahda qui dirige le gouvernement. C'est la première fois que M. Larayedh, un ancien ministre de l'Intérieur et bête noire des salafistes, qualifie Ansar Ashariaa de «terroriste». Ce groupe est pourtant considéré depuis longtemps comme proche d'Al-Qaîda, alors que la Tunisie connaît un essor des groupuscules jihadistes depuis la révolution de 2011. Le ministère de l'Intérieur a aussi indiqué que ce sont les militants d'Ansar Ashariaa qui ont déclenché les violents heurts d'hier, dans les rues de la banlieue ouest de Tunis. «Quinze policiers ont été blessés, trois grièvement dont un en réanimation. Trois manifestants ont été blessés et un est mort», a déclaré le porte-parole du ministère de l'Intérieur, Mohamed Ali Aroui dont le précédent bilan faisait état de 14 blessés. L'hôpital Mongi Slim a précisé que le manifestant, Moez Dahmani né en 1986, avait été tué par balle. Faute d'avoir pu tenir son congrès à Kairouan (150 km de Tunis), bouclée par un impressionnant dispositif de sécurité, Ansar Ashariaa a appelé dans la matinée ses partisans à se rassembler Cité Ettadhamen, bastion salafiste à 15 km à l'ouest de la capitale, déjà théâtre d'affrontements moins graves la semaine dernière. En milieu de journée, des heurts ont éclaté dans ce quartier où des centaines de salafistes ont érigé des barricades avec des pneus en feu. La police a répliqué avec des tirs de sommation et de lacrymogènes puis déployé des blindés et des bulldozers pour disperser les militants et détruire les barricades. Les salafistes se sont repliés dans le quartier voisin, Intilaka, où les heurts se poursuivaient vers 16H00 (15H00 GMT). La police essuyait notamment des jets de pierre et de cocktails Molotov. Hier, vers 19 h, les affrontements entre salafistes et forces de l'ordre se poursuivaient au niveau des ruelles adjacentes à l'avenue 105 à la cité Al-Intilaka qui mène au quartier Ettadhamen. Les forces de sécurité ont pourchassé les protestataires, moyennant de chars et camions blindés. Ils ont également fait usage de gaz lacrymogène et tiré des balles en plomb pour disperser la foule. De leur côté, les protestataires ont attaqué les agents de sécurité par des jets de pierres, des cocktails Molotov et des armes blanches. Certains d'entre eux, ont tenté de commettre des actes de vol dans certains commerces dans la région et des opérations de braquage à a cité Ettadhamen. 200 salafistes arrêtés Le Premier ministre tunisien a annoncé l'arrestation en Tunisie de quelque 200 islamistes d'Ansar Ashariaa lors de heurts qu'a connus la capitale tunisienne, hier, dans une déclaration publiée ce matin par le quotidien arabe Al-Hayat. Il a tenu à faire acte de fermeté à l'égard de ce groupe jihadiste. «Ce groupe exerce la violence, s'oppose à l'Etat et se rebelle», a-t-il accusé dans Al-Hayat. «En réponse, nous allons y faire face avec une extrême fermeté, mais dans le cadre de la loi. Nous serons inflexibles», a prévenu M. Larayedh, un ancien ministre de l'Intérieur et membre influent du mouvement Ennahda, qui dirige le gouvernement.