Il n'avait que dix-huit ans lorsqu'il a rejoint les groupes armés dans la région de Deraâne à Tarf qui était une des régions les plus chaudes du pays. Il était sympathisant du FIS dissous qui s'était soulevé contre le régime. Saïdi Sofiane, le mufti des groupes armés, dans cet entretien à Ennahar, raconte depuis ses débuts en 1994 lorsqu'il avait rencontré dans une cache, Abou Aymen, un des premiers combattants qui lui avait fixé un rendez vous avec l'émir de la région de Deraâne, le nommé Abou Mokhtar. La rencontre eue lui dans une casemate à Aïn Alam en présence d'un groupe d'homme de Laghouat dont deux anciens combattants d'Afghanistan. Ils firent connaissance et Sofiane fut chargé d'une première mission qui consistait à maintenir les contacts entre les groupes de Deraâne et de Annaba, aux termes de laquelle une cellule fur créée qui comprenait 11 éléments tous de Annaba, parmi lesquels figuraient un médecin et un technicien supérieur de la santé. Un membre de la cellule fut arrêté par les services de sécurité où le nom de Salah Eddine de Deraâne fut mentionné. Les services de sécurité entamèrent les recherches. Zouabri avait tué 600 éléments de son groupe. Il se prenait pour le Sahabi Khaled Inb El-Walid. Dans un message de Zouabri, émir des groupes islamistes armés, aux éléments de la deuxième région (Katibet Djound Ettakwa à Constantine a reçue une copie), Zouabri tente de justifier l'horrible assassinat d'une petite fille innocente qu'il avait tué alors qu'il était encerclé par les éléments de la sécurité. L'émir du GIA dans son message, dit que Khaled Ibn El-Walid avait tué tout un village. Ce dernier reconnaît aussi avoir tué 600 personnes accusés d'être des adeptes de la « Djaz'ara ». « Nous avons tué 600 combattants et nous tuerons des milliers inchallah. Il compara ce qu'il avait fait à ce qu'avait fait Ali Ibn Abi Taleb qu'il dit avoir tué 4.000 personnes puis s'était prosterné à Dieu pour le remercier. J'ai été victime de Ali Belhadj…son silence, lorsque des musulmans sont tués, est un crime. Lors de cet entretien, le mufti des groupes nous dit que Ali Belhadj est responsable de cet effusion du sang des musulmans par son silence et ce, depuis le début de la crise. Il pouvait, selon lui, faire un communiqué ou prendre une position pour mettre fin à ces massacres. Maintenant il est trop tard et Ali Belhadj ne peut rien faire. Le dernier des hommes armés dans les maquis ne donnerait aucune importance à Ali Belhadj, selon Salah Eddine, qui ajoute que le numéro deux du FIS dissous n'a plus aucune influence sur les groupes armée après avoir observé pendant longtemps le silence envers les massacres horribles commis contre les citoyens. Par ailleurs, la même responsabilité est partagée, selon Salah Eddine, par les éradicateurs du régime et à leurs têtes le général Khaled Nezzar. Ce dernier ne voulait pas écouter les appels des dirigeants des mouvements armés en Algérie à l'époque qui étaient d'accord pour le dialogue et la négociation avec les chefs militaires afin de mettre un terme aux combats et aux massacres et carnages. « N'y a-t-il pas un homme parmi vous pour dialoguer avec nous ? » interroge-t-il. Salah Eddine nous fait savoir que « Nous avons essayé d'arrêter les massacres, nous avions pris le maquis après l'annulation des élections mais les choses ont commencé à prendre une autre tournure, la preuve, les groupes armés ont rejoint l'organisation El Qaïda en 2006. Aux frères qui se trouvent encore aux maquis, réconciliez-vous avec votre peuple et arrêtez le massacre des musulmans. C'est ainsi que s'adresse Salah Eddine aux résidus des groupes armés, leur faisant savoir qu'ils sont en train de tuer des jeunes innocents qui n'ont rien à avoir avec la crise. La majorité d'entre eux ont rejoint les rangs de l'institution militaire et n'ont aucun lien avec ce qui s'était passé. Ils ne méritent pas d'être tués, à l'instar de ce qui était arrivé aux éléments de la gendarmerie nationale de Bordj Bouaréridj. Les causes de la fitna ont disparu, avec la loi pour la paix et la réconciliation nationale. Les activités armées n'ont plus aucun sens. Salah Eddine demande aux éléments armés de retourner au sein de la société afin de reprendre la vie normale et défendre leur pays. C'est une responsabilité dont ils répondront devant Dieu. Il leur demande de veiller à ne plus être les otages d'El Qaïda qui s'attaque aux intérêts de la nation avec la complicité de parties étrangères. Il leur demande aussi de profiter de la loi sur la réconciliation nationale. Saïdi Sofiane nous confie qu'il avait passé sa jeunesse au maquis sans avoir rien gagné, au contraire, il eu droit à deux années de prison dans une affaire où, dit-il il était innocent. Saïdi demande aux autorités algériennes d'œuvrer afin de concrétiser la réconciliation nationale et punir les ennemis qui œuvrent à saborder ce projet du président de la république afin de réaliser la paix, la sécurité et le progrès de ce pays.