C'est "Aftonbladet", un des plus grands quotidiens suédois, qui a créé la polémique à l'origine des tensions entre Israël et la Suède. Dans un article intitulé "Ils volent les organes de nos enfants", le quotidien prétend que les soldats israéliens capturent de jeunes palestiniens pour revendre ensuite leurs organes. Peu après la publication de l'article, des membres du gouvernement israélien ont dénoncé les thèses antisémites de l'article, qui se base notamment sur une photo du corps d'un jeune palestinien mort lors des affrontements au début de l'année à Gaza et portant une large cicatrice sur le torse. Pour l'armée israélienne qui a répondu à l'auteur de l'article, Donald Boström, il s'agissait d'une autopsie comme cela est fréquemment effectué.Mais mardi, le ministère des affaires étrangères israélien s'était emporté contre les accusations du journaliste, qualifiant, selon le Jerusalem Post, ses propos d'"hystérie raciste à son pire niveau". Selon Yigal Palmor, porte-parole du ministère, "personne ne devrait tolérer de telles pensées qui ne font qu'inciter encore davantage à la haine des juifs. C'est un affront à la liberté d'expression et tous les Suédois devraient unanimement rejeter ces propos". Danny Ayalon a appelé le gouvernement suédois à condamner clairement ces accusationsLa meilleure réponse doit venir d'un débat ouvert.Le premier ministre suédois, Carl Bildt, a refusé de condamner la publication au nom de la liberté d'expression, tout en disant comprendre l'émotion suscitée par l'article et précisant que le Parlement suédois a toujours été unanime pour rejeter l'antisémitisme. Selon lui, la meilleure réponse à cet article doit venir d'un débat ouvert. Ce qu'un autre journal suédois, Sydvenskan, n'a pas tardé à faire en publiant une tribune dénonçant le contenu de l'article et intitulée "Antisemitbladet", en référence au nom de son concurrent.Alors que la Suède assure actuellement la présidence tournante de l'Union européenne, le différend a rapidement dépassé les colonnes d'Afonbladet. Les relations entre Israël et la Suède ont été souvent marquées par des polémiques ces dernières années, Tel-Aviv reprochant à Stockholm un parti pris pro-palestinien tandis que la Suède accuse régulièrement l'Etat hébreu de violations des droits de l'homme.Dans une dizaine de jours, Carl Bildt doit se rendre en visite officielle en Israël. Le journal israélien Haaretz a révélé que le ministère des affaires étrangères envisageait d'annuler sa venue, ou en tous les cas de s'en servir pour obtenir des réponses plus favorables de sa part. Avidgor Liebermann, chef de la diplomatie israélienne, a quant à lui évoqué la possibilité d'annuler les accréditations des journalistes d'Aftonbladet en Israël. Ennaharonline/ Agences