“Je me suis alors déplacé dans le secteur pour interroger un grand nombre de familles palestiniennes en Cisjordanie et dans la bande de Gaza : j'ai rencontré des parents qui ont raconté comment les organes de leurs fils avaient été prélevés, avant d'être tués…” Cet extrait est d'un article publié au mois d'août dernier dans le journal suédois Aftonbladet Kultur, proche du parti social-démocrate. Il met la lumière sur un scandale de trafic d'organes dont s'est rendu coupable l'Etat Israélien. Révélation fracassante qui a suscité l'émoi, chez les uns, condamnations chez les autres, cette enquête est l'œuvre du journaliste Donald Bostrom, hôte mercredi soir du tout nouveau “syndicat” des journalistes affilié à l'UGTA. Ce connaisseur de la Palestine, sujet sur lequel il a travaillé pendant une trentaine d'années, a été mis au parfum par la mission de l'ONU, dit-il. “J'ai interrogé beaucoup de familles et elles m'ont raconté que beaucoup de leurs fils qui disparaissent parfois subitement leur sont rendus après trois ou quatre jours, de nuit, recousus de l'abdomen jusqu'au menton”, raconte dans un bref témoignage, lors d'une conférence au CIP à Alger, Bostrom qui n'est plus désormais en odeur de sainteté chez les Israéliens qui l'accusent d'antisémitisme. Il évoque même le cas du jeune Bilan Ahmed Ghanan, kidnappé de nuit avant d'être rendu à ses parents quelques jours plus tard charcuté et recousu. En fait, c'est un travail d'investigation qu'il a mené avec toute la rigueur que requiert le professionnalisme dans le métier de journalisme. Selon lui, ce trafic a des liens avec le démantèlement du grand réseau international de trafic d'organes dans le New Jersey par le FBI et dans lequel sont impliqués des Israéliens dont des rabbins. “Il y a même un individu qui a été identifié et a reconnu l'existence du réseau. Au départ, on pensait que c'était un Palestinien, mais finalement il s'est avéré que c'est un Israélien.” Sans être formel, Bostrom estime que ce trafic doit remonter aux années 1960, même s'il a pris de l'ampleur après les années 1990, avec l'Intifada. “On ignore le nombre de personnes victimes de ce trafic, mais elles doivent dépasser le millier.” Les révélations de Bostrom qui ont provoqué une crise diplomatique entre la Suède et l'Etat hébreu sont cependant réfutées par ce dernier. Pour les soldats israéliens, ce ne sont que des “autopsies de routine”. Bostrom raconte qu'il reçoit énormément de courrier le menaçant. D'ailleurs, sa fille qui devait l'accompagner dans son voyage à Alger en a été dissuadée à cause de ces menaces. Première d'une série de visites qu'il compte mener dans de nombreux pays arabes où il est désormais admiré, le séjour algérois du journaliste suédois lui a permis de rencontrer Abdelaziz Belkhadem, le représentant personnel du chef de l'Etat. Jeudi soir, il devait recevoir un prix à l'hôtel Hilton où ont été conviés beaucoup de journalistes pour la rupture du jeûne. Le secrétaire général du nouveau “syndicat” a indiqué que beaucoup de parties se sont impliquées dans le financement de l'événement, dont le quotidien Echourouk.