L'Algérie ne cesse de déployer "nuit et jour" des efforts "gigantesques" pour la résolution "pacifique" de la crise malienne, a indiqué mardi à Bamako le président malien, Ibrahim Boubacar Keita. "L'Algérie ne cesse nuit et jour de déployer des efforts gigantesques pour que nous comprenions enfin, nous maliens, qu'il n y a pas d'alternative à la paix et que la seule issue possible et souhaitable pour notre pays et nos communautés, c'est de nous entendre, et mieux ça sera pour l'ensemble de la nation malienne", a déclaré M. Keita, au terme de l'audience qu'il a accordée au ministre des Affaires étrangères algérien, Ramtane Lamamra. Le chef de la diplomatie algérienne est arrivé mardi à Bamako, première étape d'une tournée qui le mènera également au Burkina Faso et au Ghana. M. Keita a salué l'engagement "constant et sans faille" du chef de la diplomatie algérienne, dans "la clarté et la transparence" pour le règlement de la crise malienne. "Nous sommes heureux aujourd'hui que nous frères des groupes armées et nous-mêmes, nous nous soyons mis d'accord pour ne plus errer, ça et là, et nous retrouver en Algérie pour discuter des problèmes qui concernent notre pays et inchallah nous entendre sur l'essentiel qui est de redessiner la gouvernance du pays et répondre aux besoins actuels et chaque communauté en son sein s'y sente pleinement à l'aise", a-t-il relevé. Le président malien a soutenu que "personne ne pouvait engager le développement d'un pays sans la réalisation de la paix", ajoutant qu'il fallait que "chacun de nous en soit totalement imprégné de cette idée". "Nous ne sommes pas des hommes à tricher et il y a un moment absolument fabuleux à saisir pour nous tous et une grande chance pour le Mali", a-t-il affirmé, soulignant qu'"il y a urgence absolue à ce que les fils du Mali du Nord au Sud, d'Est au Ouest, blanc ou noir, se donnent la main pour bâtir ce pays". "Le chemin que nous avons parcouru et le niveau que nous avons atteint, nous le devons beaucoup aujourd'hui à nos frères d'Algérie", a-t-il dit, soulignant qu'"au plus fort de la crise malienne, sous les formes les plus diverses, l'appui multiforme de l'Algérie n'a jamais manqué au Mali". Evoquant la tenue de la phase initiale du dialogue inter-malien devant se tenir en ce mois de juillet à Alger, il a indiqué qu'elle "ne sera en aucun cas un rendez-vous manqué", affirmant que "nous seront à ce rendez-vous à cœur ouvert pour échanger avec nos frères, pour la reconstruction d'un avenir radieux pour nous tous". M. Lamamra avait annoncé en juin dernier que la phase initiale du dialogue inter-malien serait lancée en juillet à Alger. La phase initiale du dialogue entre le gouvernement malien et les six mouvements activant au Mali sera lancée avec notamment la médiation de l'Algérie. Le dialogue malien devra regrouper le gouvernement malien avec les représentants des six mouvements que sont "le Mouvement arabe de l'Azawad (MAA)", "la Coordination pour le peuple de l'Azawad (CPA)", "la Coordination des Mouvements et Fronts patriotiques de résistance (CM-FPR)", "le Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA)" et "le Haut conseil pour l'unité de l'Azawad (HCUA)". Le Mouvement arabe de l'Azawad (MAA), la Coordination pour le peuple de l'Azawad (CPA) et la Coordination des Mouvements et Fronts patriotiques de résistance (CM-FPR) avaient signé en juin une plate-forme préliminaire d'entente visant à trouver une solution définitive à la crise malienne et à travers laquelle ils ont réaffirmé le plein respect de l'intégrité territoriale et de l'unité nationale du Mali". Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA), le Haut conseil pour l'unité de l'Azawad (HCUA) et le Mouvement arabe de l'Azawad (MAA) avaient, de leur côté signé la "Déclaration d'Alger" à travers laquelle ils ont affirmé leur volonté d'œuvrer à la "consolidation de la dynamique d'apaisement en cours et de s'engager dans le dialogue inter-malien inclusif". APS