A l'occasion du 59e anniversaire de la journée de l'étudiant, lu en son nom par Mohamed Benamar Zerhouni, conseillé à la présidence de la République, le président Abdelaziz Bouteflika a adressé mardi un message à l'étudiant algérien. Chères étudiantes, chers étudiants, Nous évoquons en ce jour mémorable le souvenir d'un prodigieux élan de nos étudiants qui ont déserté un 19 mars 1956, les bancs des universités et des lycées pour intégrer le combat libérateur. Si nous célébrons aujourd'hui cet exploit illustre, c'est pour nous remémorer dans un esprit de fidélité et de gratitude, mais aussi de méditation et d'enseignement, des étapes phares de l'histoire de notre glorieuse Révolution qui font notre orgueil et notre fierté. Cette date que nous célébrons renvoie, en effet, aux épopées d'une jeunesse révoltée qui a répondu à l'appel du devoir de libération de la patrie, armée d'une volonté inébranlable et d'une ardeur patriotique sans faille. Ces vaillants enfants d'Algérie avaient la profonde conviction que les diplômes universitaires ne pouvaient leur apporter le sacre du martyre pour la Patrie. Ils rejoignirent alors les rangs de la Révolution pour affranchir leur peuple et le sortir d'une nuit ténébreuse coloniale longue de 132 années. Vos aînés ont pris conscience qu'ils n'avaient d'autre alternative que de rallier le champ de bataille, dans les maquis, les villes et les villages, aux confins du désert et en terre d'exil pour prêter main forte aux moudjahiddines et insuffler une dynamique à la Révolution par le savoir qu'ils ont acquis non pas facilement. Animés d'une ferveur nationaliste à toute épreuve, ils étaient déterminés à tenir tête à l'occupant où qu'il se trouvait et furent de sitôt, d'un grand apport pour la cause nationale dans toute ses dimensions. Ne se contentant pas de prendre part au combat armé pour la libération du pays, ils se firent également les défenseurs de la cause nationale qu'ils plaidèrent de la manière la plus éloquente et la plus pertinente, dans les foras internationaux. Leur diplomatie ne manquait guère de perspicacité et leur constance fut à tout point de vue infléchissable. Chers étudiantes, chers étudiants Faut-il rappeler, aujourd'hui, qu'il incombe à nos étudiants et étudiantes de maintenir vive cette flamme de patriotisme portée par nos glorieux Chouhada en demeurant fidèles aux valeurs nationales et en gardant à l'esprit que seuls le sérieux et le travail assidu sont les garants de la réussite et du progrès dans tous les domaines. L'évocation de notre histoire est importante, elle relève même d'un devoir national qu'impliquent notre fidélité aux étudiants martyrs et notre gratitude pour leurs incommensurables sacrifices. Une des grandes finalités de cette remémoration est sans doute d'encourager nos jeunes étudiants à persévérer sur la voie de leurs aînés qui doivent être leur source d'inspiration constante pour s'imprégner de leur sens de dévouement et d'abnégation pour pouvoir relever les différents défis qui se posent à nous tous. A l'évidence, un tel objectif ne saurait être atteint sans l'accomplissement de toutes les obligations et exigences d'un esprit citoyen irréprochable dans lequel le travail prend tout son sens et qui fait primer l'intérêt national sur toute autre considération personnelle étriquée. Il s'agit en effet d'adhérer pleinement et sérieusement au processus de développement global, autant d'exigences qui découlent de jour en jour des réformes en cours. Il n'est de besoin de dire que notre but définitif est celui d'élever notre pays aux plus hauts rangs du progrès et du développement. A chaque fois que nous célébrons cette étape rayonnante de notre histoire, nous ne pouvons qu'en méditer les faits dans nos universités qui matérialisent notre dignité recouvrée car l'université demeure le meilleur garant de la mémoire collective et des hauts faits de notre nation. Cette évocation dans toute sa portée et sa symbolique nous offre l'opportunité de mettre en avant, plus que jamais, l'importance de l'acquisition du savoir pour la réalisation du progrès et du développement économique au profit de l'humanité tout entière. Il convient de dire à ce titre que l'ère où le progrès était lié aux ressources naturelles est révolue. Il est impératif de nos jours d'accorder au potentiel productif humain toute son importance en tant que facteur incontournable de tout processus de développement. Il est évident que le progrès des nations est tributaire des connaissances qu'elles produisent, diffusent et utilisent. L'Université étant au cœur de toute entreprise d'édification d'une société du savoir, l'Etat algérien accorde depuis l'indépendance un intérêt capital à l'Education et à l'enseignement supérieur en misant notamment sur les domaines des sciences exactes, en témoignent le nombre croissant d'étudiants, d'enseignants et chercheurs universitaires et l'élargissement du réseau des établissements d'enseignement supérieur et de recherche à travers tout le territoire national. Le peuple algérien peut en effet se targuer de compter un quart de sa population dans les écoles, les lycées, les universités et autres centres de formation. L'Etat algérien peut aussi se prévaloir d'accorder 25% des dépenses de fonctionnement à l'enseignement et à la formation. L'Algérie qui célèbre aujourd'hui ses étudiants qui ont chassé l'occupant haineux au prix de leur vie est en droit de s'enorgueillir du bond qualitatif enregistré par son système d'enseignement supérieur fort aujourd'hui de 1,5 million d'étudiants et étudiantes contre quelques centaines à peine au lendemain de l'indépendance. Dans le sillage de cette avancée, la jeune algérienne a franchi de grands pas et réalisé de grands acquis dont la nation est fière. Le nombre croissant d'étudiantes dans les universités algériennes au cours des dernières années qui a dépassé les 60 %, est une preuve édifiante de ce progrès. Il n'est pas de doute que le sursaut de cet élément fondamental de la société et sa promotion continue à travers l'éducation, l'enseignement la recherche et la formation scientifique et professionnelle lui permettra de participer positivement et concrètement dans tous les domaines de la vie sociale. L'accroissement du nombre d'étudiants entraîne forcément des difficultés en termes d'accueil, de structures, d'équipement, d'encadrement et de formation des formateurs. Nul ne peut nier les investissements importants consentis pour accueillir la masse d'étudiants et d'étudiantes au sein de toutes les universités algériennes. Il est tout de même important de signaler que ce flux estudiantin dans les universités représente un facteur important qui interpelle notre pays à fonder son économie sur la connaissance et à trouver les compétences capables d'appréhender les exigences du développement global et de veiller à répandre les hautes valeurs culturelles de tolérance et du respect de l'autre. Force est de reconnaître que les universitaires algériens sont capables de diffuser la culture de la tolérance et le respect de l'autre à de hauts niveaux. Ils sont aussi capables de pratiquer les vertus du dialogue et de l'entente et de les propager dans les milieux estudiantins et au sein de la société algérienne. Dés lors, le peuple algérien mérite bien de voir ses enfants dans les facultés contribuer à l'appréhension des développements dans le monde d'aujourd'hui et des défis politiques, sécuritaires et économiques qui impactent notre pays. Si par le passé les jeunes lycéens et universitaires ont constitué, de par leur savoir et leurs connaissances, la valeur ajoutée à l'efficacité de la lutte armée pour la liberté et l'indépendance, il incombe à nos étudiants aujourd'hui, et aux jeunes de leur génération, qu'ils soient dans les villes ou dans les régions rurales, de se placer aux avant-postes de notre société et de mobiliser leurs énergies au service de leur patrie et de son progrès, loin de toute fracture idéologique ou partisane ou de toute autre forme. Beaucoup de temps et d'efforts ont été consacrés à la réforme de l'enseignement supérieur, l'objectif étant de relever le niveau et de garantir la qualité de l'enseignement, de revaloriser les diplômes universitaires nationaux pour une présence effective de l'université algérienne parmi ses homologues dans le monde. Il est aussi important de signaler que l'emploi des diplômés algériens est l'un des principaux axes de cette stratégie. La diversification des offres et des parcours de formation, la réforme des contenus des programmes, l'introduction de filières scientifiques innovantes, le partenariat avec les secteurs économiques et sociaux, la consécration de la culture de l'entrepreneuriat sont autant d'éléments qui boosteraient cette réforme. Il faut reconnaître que cette réforme particulièrement est en constante progression d'année en année malgré les défaillances et les insuffisances qui l'affectent parfois et auxquelles il faut remédier. L'université est une entité vivante et active, et a donc toujours besoin de son authenticité mais aussi de s'adapter et de se développer selon ses perspectives d'avenir et ses propres aspirations. La société, comme vous le savez assurément, scrute de près la marche de l'université, ce qui impose à l'université algérienne de se soucier davantage et plus que jamais de la qualité et de la performance de son enseignement qui constituent l'enjeu véritable du succès du processus de réforme. Chères étudiantes, chers étudiants L'Algérie, après avoir restauré la stabilité et la sécurité, tend à réaliser un développement modèle qui répond aux besoins essentiels du citoyen algérien en termes d'emploi, de prise en charge sanitaire, d'enseignement et de justice, de promotion des droits de l'Homme, des libertés individuelles et collectives, tout en favorisant les moyens moraux inspirés par la liberté d'opinion et d'expression et la fierté d'exercer la citoyenneté. L'enjeu aujourd'hui consiste à asseoir un système économique selon une méthodologie scientifique saine fondée sur une vision clairvoyante qui lui assure stabilité et pérennité. Le rôle de l'université et des universitaires est au cœur même de cet enjeu du fait de leurs capacités cognitives et de leurs compétences à même de permettre à la société et à son économie d'amorcer une nouvelle étape de développement et de progrès. Je tiens à cette occasion à saluer la communauté universitaire et les encadreurs du savoir ainsi que tous les travailleurs et travailleuses pour leurs efforts et leur dévouement au service de l'Algérie. Chers étudiantes, chers étudiants, La célébration de cet événement à partir de Médéa cette wilaya combattante qui a consenti d'énormes sacrifices, et particulièrement en cette année que nous avons dédiée entièrement à la commémoration de la glorieuse révolution de Novembre, doit être un gage de fidélité à la nation. Que les exploits de votre génération s'inscrivent dans le registre des gloires de la nation à l'instar de la génération du 19 mai 1956, celle des glorieux martyrs.