Plusieurs mesures ont été initiées par le ministère de l'Habitat, de l'urbanisation et de la ville pour améliorer la qualité de la construction des logements, et pour encourager l'utilisation des matériaux de construction locaux, a indiqué, mardi à Alger, un responsable du ministère. "Nous avons initié plusieurs mesures permettant d'améliorer la qualité de la construction des logements en matière de durabilité, d'économie d'énergie et d'utilisation des matériaux locaux. Elles visent également à construire des logements qui répondent aux normes internationales", a souligné le secrétaire général de ce ministère, Nacereddine Azem, lors du 12ème séminaire technique sur la construction, organisé par Lafarge Algérie. Parmi ces mesures qui visent, selon lui, "à élever la part du marché de la construction nationale", figure l'insertion obligatoire, dans tous les cahiers des charges, des clauses relatives à l'utilisation des matériaux de construction locaux répondant aux exigences et spécifications nationales et de conformité vérifiée par des laboratoires compétents. Le ministère a également encouragé la généralisation de la production nationale à travers l'interdiction de l'utilisation de tout matériau importé lorsqu'il est produit localement. Cette disposition est aussi introduite dans les contrats des marchés publics, tandis que des instructions sont adressées régulièrement au niveau local pour son application, a-t-il ajouté. La politique des pouvoirs publics pour construire avec des matériaux de construction locaux est aussi renforcée par l'encouragement des procédés de l'industrialisation des logements et la mise en place d'un dispositif de veille et de suivi du marché des matériaux de construction stratégiques, tels le ciment, le bois, le béton et le granulat. Pour généraliser l'utilisation des matériaux produits localement, le ministère a recommandé la mise à la disposition des maîtres d'ouvrages un annuaire des entreprises nationales fabriquant ces produits, et qui répertorie l'ensemble des industriels du bâtiment. En terme d'économie d'énergie, M. Azem a expliqué que l'éclairage public et celui des parties communes des futures cités construites par les entreprises publiques de construction seront alimentés par l'énergie solaire. Dans son intervention lors de cette rencontre, le directeur général de Lafarge Algérie, Eric Meuriot, a indiqué que son entreprise soutenait l'utilisation des matériaux de construction locaux. Il a également fait savoir que cette entreprise avait mis 200.000 tonnes de ciment supplémentaires sur le marché algérien durant le premier trimestre 2016 afin de contribuer à la substitution des importations de ce produit dont l'Algérie est déficitaire de près de 5 millions de tonnes annuellement. Il a aussi annoncé qu'en partenariat avec un opérateur local, Lafarge Algérie renforcera ses capacités de production de ciment, estimées à 8 millions de tonnes/an actuellement, à travers 2,5 millions de tonnes/an supplémentaires avec l'entrée en production de l'usine Cilas de Biskra, prévue en mai prochain. Estimée à 18 millions de tonnes par an, alors que la demande avoisine les 23 millions de tonnes, la production nationale de ciment est dominée par le secteur public, notamment le Groupe industriel des ciments d'Algérie (GICA) qui produit plus de 11,5 millions de tonnes par an. Par ailleurs, le directeur du marketing du groupe Lafarge Algérie, Louis de Sambucy, a avancé que l'Algérie serait excédentaire de 2 millions de tonnes de ciment à partir de 2017.