La production laitière enregistrée dans la wilaya de Constantine a connu une baisse "sensible" durant les 10 premiers mois de l'année 2016, par rapport à la même période de l'année précédente, a affirmé à l'APS le directeur des services agricoles (DSA), Yacine Ghediri. La quantité de lait produite entre janvier et octobre de l'année en cours a atteint 76,6 millions de litres, avec une baisse de 9,6 millions de litres par rapport à la même période de l'année 2015, marquée par la réalisation d'une production de 86,2 millions de litres, a précisé le même responsable. L'abandon d'un nombre d'éleveurs de vaches laitières de leur activité à cause de la cherté des aliments, la rareté des fourrages, l'apparition de la fièvre aphteuse parmi le cheptel bovin, au cours de ces deux dernières années, et la cherté du traitement sont autant de facteurs qui ont contribué au recul de la production laitière, selon le même responsable. La collecte du lait, l'autre créneau à réorganiser Le nombre d'agriculteurs adhérents à la filière lait a diminué à 994 producteurs en 2016 contre 1.112 éleveurs recensés en 2015, selon le DSA qui a ajouté que la quantité de lait collectée a connu également une baisse au cours de ces dix derniers mois, avec un seuil ne dépassant pas les 25 millions de litres, contre 26,7 millions de litres collectés durant la même période de l'année dernière. L'absence d'agréments sanitaires exigés aux éleveurs pour pouvoir accéder au réseau de la collecte, la persistance du réseau informel de collecte de lait et l'élevage traditionnel sont, de l'avis des professionnels de la filière, autant de "paramètres" à régler pour faire émerger un créneau créateur de richesse. Le développement de la production du lait cru est au centre d'un programme que les services de la DSA qualifient "d'ambitieux" et qui s'articule autour d'une vaste campagne d'information sur les mécanismes de soutien mis en place par l'Etat aux adhérents au programme lait et l'extension des superficies réservées à la production fourragère estimées, actuellement, à 7.625 hectares dans une wilaya qui compte 8.926 têtes bovines dont 1.169 vaches laitières, constituent la "nouvelle feuille de route" des services agricoles de la wilaya. Unités de transformation privées et publiques, la rude concurrence Pour Ahmed Hemadi, directeur par intérim de l'unité publique de transformation laitière Numidia, les quantités du lait acheminées vers la laiterie demeurent "inférieures" aux besoins de cette dernière. Numidia reçoit quotidiennement entre 20.000 et 25.000 litres de lait alors que ses besoins dépassent les 50.000 litres/jour, affirme le même responsable. M. Hemadi avoue que la concurrence est "très rude" entre l'unique laiterie publique de la wilaya et les trois autres unités de transformation laitière, de statut privé, implantées dans la zone industrielle Palma, au chef-lieu de wilaya et dans les communes d'Ain Smara et d'Ibn Badis. "La flexibilité dans le système de paiement" des producteurs de lait adoptée par les laiteries privées encourage les éleveurs des vaches laitières à opter pour ces unités pour remettre leur production laitière", a-t-il soutenu. Toutefois, affirme le même responsable, la laiterie Numidia ambitionne de "reconquérir" les producteurs de lait et mise sur son plan de développement, au titre de l'exercice 2017, pour se démarquer. Le plan de développement de l'unité de transformation laitière Numidia prévoit l'octroi de crédits en faveur des éleveurs de vaches laitières, fournisseurs de matière première à cette unité pour l'acquisition de matériels de collecte et des équipements de traite et également pour des projets d'extension de leurs bâtiments d'élevage. Les mêmes producteurs, ajoute M. Hemadi, bénéficieront aussi dans le cadre de ce plan de développement, de citernes de stockage, à titre de location et à des prix symboliques, dans l'objectif d'augmenter les quantités de lait acheminées à la laiterie.