C'est le dossier coup de gueule publié hier par le très sérieux média libre français, Mediapart. Ce que qualifie ce média d'"affaire de fraude, de mise en danger d'autrui, d'usurpation de diplômes, d'escroquerie, de charlatanisme et d'exploitation de la religion", est soupçonné d'être guidé par un réseau franco-algérien, notamment avec la révélation sur l'implication d'un certain Sébastien Fillon. "s'agit-il d'un simple réseau de fraude pharmaceutique ou y-t-il un réseau de financement du terrorisme derrière ce RHB?", s'interroge Mediapart dans son introduction. Mediapart relève également l'implication du groupe Echorouk et sa journaliste Leila Bouzidi et recommande aux enquêteurs d'examiner les intérêts de cette chaîne dans cette affaire. Ce média alerte, en outre, les autorités algériennes sur les menaces liées au contexte actuel. "En période de menaces de bioterrorisme et d'armes chimiques, les autorités algériennes n'ont pas jugé nécessaire de procéder à des vérifications de l'identité de ce charlatan, ni exigé une affiliation à une institution de recherche publique ou privée avant de lui donner accès à des équipements et à des produits chimiques", peut-on lire. Ce média français juge scandaleux que RHB soit administré à des patients, dont des enfants, avant qu'il ne soit autorisé. "Première partie de ce scandale : ni les journalistes de cette chaîne, ni le ministre lui-même n'ont trouvé illégal le fait de distribuer et d'administrer ce RHB à des patients avant d'obtenir une autorisation de mise sur le marché". En seconde partie de ce scandale désormais international, Mediapart revient sur l'enquête d'EnnaharTV qui a dévoilé que Toufik Zaibet n'a aucun diplôme et rapporte une déclaration d'Ahmed Kara, le journaliste ayant mené cette enquête. "La concurrence avec Echourouk n'a été nullement l'élément déclencheur de cette enquête, ce sont nos confrères, et nous respectons le point de vue de chacun. Quant à cette histoire, j'ai rencontré un chercheur scientifique Algérien à Paris qui m'a bien expliqué comment on faisait dans la recherche et développement d'une nouvelle molécule et aussi d'un complément alimentaire. Ce chercheur m'avait expliquait que cela nécessitais un grand budget et des années d'études, surtout pour une pathologie tel que le diabète. Selon ce chercheur, le produit miracle dit « RHB » devait être douteux, il est important de vérifier si ce monsieur disposait des compétences nécessaires sachant que Zaibet est inconnu de la communauté scientifique." Sur l'implication d'un Français dans les pratiques charlataniques de Zaibet, Mediapart épingle Canal Algérie, chaîne de télévision publique algérienne d'expression française, qui a invité en 2013 Zaibet en compagnie de Sébastien Fillon, qui est présenté comme étant directeur commercial du laboratoire Zacourenne, ayant inventé "un médicament pour l'eczéma, le psoriasis, la perte de cheveux et le diabète..". Avant le RHB, Zaibet a mis sur le marché algérien une pommade Dermatologique appelé "So-Derma" et un shampoing thérapeutique appelé "Ramix"! Ces deux produits sont commercialisés avec le nom du laboratoire Zacourenne, révèle Mediapart, exprimant son étonnement: "Deux laboratoire pour quelqu'un qui n'a jamais fais de la recherche et n'a aucun diplôme médical ou scientifique !" Mediapart aborde également un événement récent et qui fait déjà polémique, celui de la signature d'un accord entre le Laboratoire de Zaibet "TZ Lab" et un islamiste Mohammed Khaer Al-Ghabbani, que ce média qualifie de "charlatan"; "un islamiste très connu par ses méthodes frauduleuses et son implication dans des réseaux syriens de fraude des diplômes". Mediapart insiste ainsi sur l'importance de faire la "distinction entre l'université Arees, basée aux USA (Houston), qui a des filiales régionales au Liban et en Malaisie et cette 'Internationale Arees University', que préside ce nouveau charlatan" qui occupait le poste de recruteur de la faculté des sciences islamiques d'Arees University à Bayrut. Mediapart explique à cet effet en citant un communiqué d'Arees: "Selon un communique de cette université, Il a été exclu, le 14 mai 2014, de l'Arees pour fautes graves, faux et usage de faux et usurpation de diplômes. Il fonde ensuite une université "virtuelle" qu'il nome "International Arees University" pour l'utiliser dans des opérations de corruption et d'usurpation de diplômes. Selon des articles publiés en ligne en langue arabe, le ministère de l'Education au Liban, ainsi que l'université Arees aux USA ont alerté plusieurs fois sur les méthodes frauduleuses de Mohammed Khaer Al-Ghabani". Lire le dossier complet de Mediapart