AMMAN - Les syndicats professionnels jordaniens ont vivement critiqué mercredi les autorités de leur pays pour avoir reçu, la veille à Amman, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, qualifié de "criminel". Dans un communiqué, les syndicats se demandent comment les autorités jordaniennes ont pu recevoir "le criminel Netanyahu" alors que son gouvernement "maltraite notre peuple en Palestine occupée, détruit et efface des villages comme cela s'est produit hier dans le village d'al-Arakib, oeuvre à la judaïsation de Jérusalem". La police a évacué mardi les habitants d'un campement bédouin, Kfar al-Arakib, près de Beersheva, dans le désert du Néguev (sud), et démoli leurs habitations, selon une ONG qui défend les droits des Bédouins en Israël. Les syndicats dénoncent encore les projets visant à "démolir la mosquée Al-Aqsa (...) l'attaque brutale contre la flottille de la liberté (...) des complots contre la sécurité et la stabilité de la Jordanie", en référence notamment à un raid israélien fin mai contre une flottille humanitaire qui faisait route vers la bande de Ghaza, sous blocus israélien. Ils réaffirment par ailleurs leur rejet du traité de paix signé entre la Jordanie et Israël en 1994. La plupart des 14 syndicats professionnels en Jordanie sont dominés par les islamistes et des groupes d'opposition fermement opposés à cet accord de paix. Le roi Abdallah II de Jordanie s'est entretenu mardi pendant "plus de deux heures" avec M. Netanyahu des mesures qui peuvent être prises pour réaliser des progrès dans le processus de paix.