Ennahar révèle pour la premier fois le contenu de documents secrets des services secrets américains sur la période des années quatre-vingt dix en Algérie, et surtout sur la période de recrudescence du terrorisme, juste avant la création du groupe islamiste armé (GIA). Les documents livrent des détails très importants sur les relations du FIS dissous et le terrorisme. Ces documents, sous forme de correspondances entre différentes agences américaines spécialisées dans le sécuritaire et les renseignements, en plus des services de l'ambassade américaine en Algérie, parlent du groupe « el Hidjra oua Takfir » et les relations entre certains dirigeants du Front islamique du salut (FIS) dissous et d'autres groupuscules extrémistes, de leurs idéologies et leurs dirigeants. Une bombe cible le siège de l'ambassade des Etats Unis d'Amérique Au mois de mai 1992, l'ambassade des Etats Unis d'Amérique transmet une correspondance secrète aux responsables américains à Washington, les informant que le siège était ciblé par un attentats terroriste manqué. La correspondance parle des éléments du FIS dissous, imprégné des idées du groupe « el Hidjra oua Takfir » qui ont lancé une petite bombe contre le mur entourant le siège de l'ambassade à Alger, sans faire de victimes. Le rapport parle aussi de la recrudescence des attaques contre les éléments des services de sécurité et des étrangers, à l'instar de la bombe qui a explosé à l'aéroport international Houari Boumediene, considéré par le document de la CIA comme une déclaration de guerre de la part du FIS contre les intérêts occidentaux. Le FIS a menacé les ambassades occidentales et a demandé au gouvernement de couper toute relation avec elles, selon le document ; les responsables de l'ambassade américaine, l'attaque manquée contre le siège de l'ambassade est survenu alors que les ambassades occidentales en Algérie, en plus des Etats Unis, ont reçus des lettres de menace émanant des éléments islamistes extrémistes, les mettant en garde contre leur soutien aux autorités algériennes. Ces menaces ont coïncidées avec la visite d'un diplomate américain en Algérie. Ce rapport fait une analyse détaillée des mouvements et groupes islamistes en Algérie à l'époque. Selon le document, les dirigeants du FIS dissous ne parlaient pas le même langage en termes d'actions politiques et d'idéologies. Les courants « Djaz'ara et Djihadiste: théâtre et échange de rôles Le document parle de courants et de groupes au sein mêmes du FIS portants des idées du groupe « el Hidjra oua Takfir » en Afghanistan et le groupe « Djeich Mohamed » (l'Armée de Mohamed) au Pakistan, en plus d'un nombre limité d'éléments de la Djaz'ara (algérianité). Ces derniers avaient des discours différents et semblaient échanger les rôles comme dans une pièce de théâtre. Abassi, le bon policier et Belhadj le méchant Les rapports secrets de la CIA décrivent les contradictions au sein du FIS dissous, et les différentes idéologies des dirigeants du courant de la Djaz'ara et des salafiste djihadistes comme la technique du « bon et du méchant policier », appliquée lors des interrogatoires policiers. Les dirigeants du FIS, selon le rapport, étaient préalablement d'accord pour les échanges de rôles entre eux, lorsqu'il s'agit de dialoguer avec les autorités. Le courant de la Djaz'ara jouait le modéré et le courant salafiste djihadiste faisait le dur, afin de faire bénéficier le FIS plus de concessions de la part de l'état. Au mois de mai 1992, et selon un rapport de la CIA portant le numéro 23920, le courant extrémiste du FIS dissous, en l'occurrence « el Hidjra oua Takfir », était responsable des attentats terroristes. Dans ce rapport, les responsables de la CIA accusent le courant salafiste djihadiste du FIS dissous d'avoir été le commanditaire des opérations terroristes qu'a connu l'Algérie depuis le début des années quatre-vingt dix contre les ressortissants étrangers et les représentation diplomatiques en Algérie.