ALGER - D'imposantes forces de l'ordre ont empêché de défiler plusieurs centaines de personnes samedi dans le centre d'Alger pour demander un changement de régime, à l'appel de la Ligue nationale de défense des droits de l'homme (LNDDH) et des organisations de la société civile. * * Les forces de l'ordre ont réussi à imposer leur autorité et à maîtriser la situation en encerclant les manifestants à la Place du 1 Mai, suite au refus des autorités de wilaya d'autoriser lette marche de protestation. Cette dernière s'est alors transformer en sit-in près de la gare vu le nombre insignifiant des participants. * * Les manifestants réunis sur la place de la Concorde ont scandé des slogans demandant la fin du "système". * Après des échauffourées dans la matinée, la police a procédé à des interpellations parmi les manifestants, qui scandaient "Algérie Libre", "Le régime dehors!", et "Système, dégage!". * Des responsables politiques et de la société civile appartenant à la Coordination nationale pour la démocratie et le changement (CNCD), à l'origine de l'appel à la marche, ont participé à la manifestation ainsi que le co-fondateur du Front islamique du salut (FIS), Ali Belhadj. * Une marche était prévue de la Place de la Concorde jusqu'à la Place des Martyrs, un parcours d'environ 4 km, mais les unités anti-émeutes qui quadrillait la zone l'ont bloquée. * Le ministère de l'intérieur a annoncé 14 interpellations, mais la Ligue algérienne pour la défense des droits de l'Homme (LADDH) a fait état de plus de 300 entre Alger, Oran (ouest) et Annaba (est). Elle n'était pas en mesure de préciser combien de manifestants avaient été maintenus en détention. * Parmi les manifestants brièvement interpellés à Alger, deux députés du Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD), Othmane Maazouz et une femme, Feta Sadad, ainsi que Fodil Boumala, un fondateur de la Coordination nationale pour la démocratie et le changement (CNCD) à l'origine de l'appel à la marche. * Une quarantaine de jeunes contre-manifestants sont brièvement apparus pour crier leur soutien au président Bouteflika. "Bouteflika n'est pas Moubarak", ont-il lancé. * En fin d'après-midi, un dernier groupe d'irréductibles s'est dispersé après avoir continué à scander des slogans dans un coin de la place de la Concorde, contenus par d'importantes forces anti-émeutes. * Une contre-manifestation d'une soixantaine de membres des partis de l'Alliance au pouvoir, le Front de libération nationale (FLN) et le Rassemblement national démocratique (RND), a ensuite occupé tranquillement les lieux.