Le prince Moulay Hicham El Alaoui, cousin du roi Mohammed VI, a appelé à la démocratisation du système et apporté son soutien aux milliers de Marocains qui défilent dimanche pour demander des réformes politiques. "Personnellement, j'adhère à toute initiative qui appelle à la démocratisation de notre système politique, en prenant en compte la nécessité que cela soit fait de manière pacifiste et tolérante. En l'occurrence, il semblerait que ce mouvement réunit toutes ces conditions et donc j'y adhère", a déclaré le prince au cours d'un entretien sur la chaîne d'information France 24. Plusieurs milliers de Marocains manifestaient dimanche à Casablanca et Rabat à l'appel du mouvement du "20 février" lancé sur le réseau social Facebook, pour réclamer des réformes politiques et une limitation des pouvoirs du roi, premier mouvement de ce type dans le pays depuis le début des révoltes qui secouent le monde arabe. "Les gens veulent voir aujourd'hui un progrès, des réformes politiques, dans un contexte monarchique", a souligné le cousin du roi, âgé de 46 ans, qui occupe la troisième place pour la succession au trône du Maroc et est surnommé le "prince rebelle", car il est volontiers critique vis-à-vis de la monarchie marocaine et du système politique dans ce pays. "Sur un plan juridique et constitutionnel, la monarchie est absolue, mais cela ne veut pas dire que le système politique est fermé ou totalitaire. C'est un système autoritaire souple", a estimé le prince, qui est chercheur à l'université de Stanford aux Etats-Unis. Moulay Hicham El Alaoui a aussi souhaité, pour "pérenniser la monarchie", qu'il juge "légitime et culturellement ancrée", une évolution vers la monarchie constitutionnelle de type espagnole ou britannique. Le Prince a rejeté tout rôle dans une éventuelle transition politique qu'il souhaite: "L'aiguillonage oui, le pilotage cela ne me concerne pas".