Le procureur de la république près le tribunal de Sidi M'hamed à Alger, a ordonné hier la mise en détention de Amari Saïfi, alias « Abderrezak El Para », après son audition dans l'affaire d'adhésion aux groupes terroristes activant à l'intérieur et à l'extérieur du pays. L'ancien chef du groupe Salafiste pour la prédication et le combat a été emmené hier sous haute escorte pour son audition. Selon les informations reçues par Ennahar, la décision d'auditionner l'accusé dans des affaires de terrorisme intervient dans le cadre de la levée de l'état d'urgence. Les accusés assignés à résidence par le ministère de l'intérieur aux termes de l'état d'urgence, seront désormais auditionnés. Sont concernés ceux qui étaient accusés de terrorisme et qui ne se sont pas rendu mais arrêtés. Selon les mêmes sources, la décision d'auditionner El Para serait due au fait que ce dernier représentait un grand danger pour la sécurité du pays. Il devait être jugé car celui-ci ne s'était pas rendu aux services de sécurité, mais était en fuite et avait été livré par les autorités libyennes suite à un mandat d'arrêt délivré par la justice et la sécurité algériennes. El Para est connu surtout pour l'affaire du kidnapping des touristes allemands lorsque ses compagnons ont été condamnés à la prison à perpétuité et d'autre à 20 ans de prison ferme. L'affaire des compagnons d'El Para avait été reportée maintes fois suite à la demande de la défense, pour présence d'El Para en personne, en sa qualité d'unique témoin dans l'affaire qui pouvait confirmer ou infirmer les faits reprochés aux accusés. Lors du procès, les quatre accusés dans l'affaire du kidnapping ont réclamé la présence de Amari Saïfi dont le nom figurait sur la liste des accusés, avant que le parquet général ne renonce à lui pour des raisons, selon eux, indépendantes de leur volonté. El para n'a donc pas été entendu lors de l'audition et il n'a pas été emprisonné, ce qui fait que le procès s'est déroulé sans ses témoignages. Quatre accusés ont été poursuivit pour le kidnapping de touristes allemands dans le sud algérien, trafic d'armes avec pour but de soutenir le groupe de Hassan Hattab dans le nord, avant qu'El Para et nombreux de ses hommes ne soient arrêtés par l'opposition tchadienne suite à des accrochages armés entre eux qui se sont soldés par des blessés graves. Par ailleurs, deux des accusés se sont enfuit de la prison de Tazoult à Batna en 1994 avec 1200 prisonniers qui ont tous rejoint les maquis et renforcés les rangs des groupes islamistes armés à l'époque, avant de rejoindre le groupes salafiste pour la prédication et le combat en 1998, dirigé alors par Hassan Hattab et leur voyage dans le grand Sahara avec Amari Saïfi à la recherche des armes. Qui est El Para Amari Saïf, alias « Abderrezak El Para », né en 1968 dans la wilaya de Guelma, de mère française « famille Blanchet ». Il rejoint le groupe islamiste armé (GIA) après avoir été écarté des rangs de l'armée nationale populaire où il faisait parti des unités parachutistes des forces spéciales. Il rejoint les rangs du GIA en 1993 avant de décider, en compagnie de Hassan Hattab, qui était émir de la deuxième zone du GIA en 1996, de faire dissidence du groupe dirigé par Zitouni à cause de ses déviations de l'idéologie. Il est considéré comme l'un des fondateurs du Groupe salafiste pour la prédication et le combat en juin 1999. Abdelmadjid Dichou, désigné émir national a chargé « El Para » de diriger la cinquième zone dans à l'est du pays. Il a été remplacé par Hassan Hattab deux mois après sa mort lors d'une réunion organisée dans la wilaya de Batna et El Para a été désigné son adjoint. Il a participé à la rédaction de la charte du groupe salafiste pour la prédication et le combat. El Para est accusé dans plusieurs affaires dont le kidnapping de 34 touristes étrangers dans le sud algérien, libéré par la suite après le versement d'une rançon.